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Le groupe mutualiste structure sa démarche d’accompagnement des jeunes pousses et se dote d’un bras armé financier avec le lancement d’un fonds de plus de 30 millions d’euros dédié aux projets entrepreneuriaux à fort potentiel pour le Grand Ouest.

Garder une longueur d’avance dans l’accompagnement des jeunes pousses pour devenir le banquier incontesté des acteurs du numérique, telle est la volonté affichée par le Crédit Mutuel Arkéa dans le cadre de son nouveau plan stratégique «?Arkéa 2020?» . Le groupe bancaire mutualiste vient pour ce faire de se doter d’une filière «?entrepreneuriat digital?» dont l’équipe d’une petite poignée de personnes issues du capital-investissement et du numérique sera directement rattachée au directeur général de Arkéa, Ronan Le Moal. Elle sera en outre dirigée par Anne-Laure Navéos, responsable des opérations de croissance externe et des partenariats.

Alors que la vague des fintechs et plus généralement des start-ups du e-commerce forcit à vue d’oeil, «?il s’agit de?’professionnaliser’?notre démarche initiée il y a près de sept ans?», précise Ronan Le Moal qui a mené l’acquisition de la cagnotte Leetchi , de la banque en ligne belge Keytrade ou encore la montée de Arkéa au capital de la plate-forme de financement participatif Prêt d’Union. L’équipe resserrée de cette filière aura ainsi pour mission d’identifier les nouveaux acteurs les plus prometteurs et de devenir leur guichet d’orientation et leur facilitateur, aussi bien au sein du groupe qu’à l’extérieur, auprès de réseaux d’entrepreneurs ou de financeurs comme Bpifrance.

«?Assembleur de compétences?», un positionnement dans le vent
Lancé ce mardi et géré par la société de gestion Arkéa Capital Gestion, le fonds d’investissement de plus de 30 millions d’euros «?West Web Valley 1?» doit faire office de bras armé de cette filière pour la région Grand Ouest. Créé en 2012 par trois entrepreneurs bretons (Charles Cabillic, Sébastien Le Corfec et Ronan le Moal), l’accélérateur West Web Valley accompagne lui-même des projets en mettant à disposition des entrepreneurs un écosystème économique (réseau de dirigeants, d’entrepreneurs, d’investisseurs…) et des services d’accompagnement comme le management de projets, le conseil logistique ou encore juridique. Abondé par plus de vingt entrepreneurs régionaux ainsi que par des acteurs institutionnels, dont le Crédit Mutuel Arkéa et le fonds FrenchTech Accélération géré par Bpifrance (à hauteur de 12 millions d’euros chacun), le fonds d’investissement éponyme sélectionnera 5 à 7 projets par an pendant 5 ans.

En structurant sa démarche «?d’assembleur de compétences?» pour les start-up du numérique, le Crédit Mutuel Arkéa marque de fait son territoire face à de nouveaux acteurs désireux de se positionner sur ce même créneau et de capter une partie de la croissance de ces nouveaux acteurs. En Allemagne en particulier, Wirecard fournit les services bancaires de nombreuses jeunes pousses, dont la banque digitale Number26 et la solution de paiement mobile Orange Cash. Plus récemment encore, Solaris, une autre start-up allemande qui a obtenu en mars sa licence bancaire du régulateur germanique (la Bafin), se positionne comme une plate-forme de services bancaires en marque blanche pour les acteurs du digital désireux de fournir des services financiers.
@NinonRenaud  les Echos