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La banque mutualiste a capté 274.600 nouveaux clients l’an dernier, ce qui la conforte dans son projet de sortie du périmètre de la Fédération nationale du Crédit Mutuel. Aucun calendrier n’est désormais affiché.

Trop petit le Crédit Mutuel Arkéa pour prétendre à son indépendance ? A cette interrogation récurrente, Jean-Pierre Denis, son président, répond que son groupe est le « plus capitalisé de la place et de plus en plus rentable. Notre taille n’est pas un handicap mais un avantage ».

Il entend une nouvelle fois le démontrer par ses résultats de l’année 2018. Son PNBA – produit net banque-assurance – de 2,1  milliards d’euros a progressé de 2,7 % ; son résultat net de 437 millions d’euros est en hausse de 2,1 % et son encours d’épargne a augmenté de 3,2 %. Depuis 2014, le bénéfice de la banque a quasiment doublé.

Pour meilleure preuve que son modèle est pérenne et immune aux turbulences liées à sa  stratégie d’indépendance , Arkéa fait état de la conquête de 274.600 nouveaux clients l’an dernier dont 130.000 pour la banque de détail – physique ou en ligne – où le groupe tire encore 44 % de ses revenus.

Le groupe basé en Bretagne s’est diversifié, notamment dans le « b to b » où il a réalisé l’an dernier 20 % de ses activités. En marque blanche, il gère notamment les activités bancaires de clients comme Carrefour et Auchan, par exemple pour leurs cartes de paiement.

Arkéa s’est aussi impliqué dans le financement des acteurs de l’immobilier, des collectivités et des entreprises (17 % de ses revenus) et les assurances (24 % de ses recettes).

Avec ses résultats, Arkéa veut prouver qu\'il peut vivre seul

837 emplois créés en CDI

Pour renforcer sa présence territoriale et être plus « solidaire » de son environnement, la banque mutualiste qui a créé 837 emplois en CDI l’an dernier, a mis en application début février son projet d’accompagnement de ses 50.000 clients les plus fragiles.

Ceux-ci n’auront plus à supporter de frais pour incidence bancaire. « Cela va peser à hauteur de 5 % sur notre résultat net », indique Jean-Pierre Denis qui va au-delà des engagements pris par les banques en décembre pour répondre à la crise des « gilets jaunes ».

« Nous sommes partisans d’une répartition plus équilibrée de la valeur créée », insiste Ronan Le Moal, le directeur général d’Arkéa. Il met en exergue l’intéressement versé au personnel d’un montant de 124 millions d’euros en 2018, contre 85 millions d’euros il y a 3 ans. Le dirigeant a besoin de ses troupes pour aller au bout de son projet d’indépendance.

Plus de calendrier pour l’indépendance

Initialement prévu en 2019 , Jean-Pierre Denis, n’indique plus de calendrier de sortie d’Arkéa du périmètre de la Confédération nationale du Crédit Mutuel. Il calme le jeu et précise que les négociations engagées avec les superviseurs (Banque de France et Banque Centrale Européenne) « se font dans un état d’esprit constructif ».

Un document de 3.000 pages est étudié à la loupe pour définir « le mode d’emploi de la désaffiliation ». Pour Jean-Pierre Denis « tout le monde vient à cette idée de la séparation. Il n’est pas question pour nous de faire vite mais de bien faire ». « D’ailleurs, poursuit-il, nos équipes y travaillent avec celles du Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Elles se parlent sereinement ».

Stanislas du Guerny
Les Echos  Correspondant à Rennes