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Berlin n’exclut plus une garantie européenne des dépôts bancaires

LE MONDE•08/11/2019 à 11:04

En France, les clients sont protégés jusqu’à 100 000 euros en cas de faillite de leur établissement.

Plus de dix ans après une crise financière dont la brutalité a mis à genoux de nombreuses banques en Europe et aux Etats-Unis, les Français restent bien mal informés des garanties protégeant leurs avoirs placés à la banque. C’est ce que révèle, vendredi 8 janvier, un baromètre Harris Interactive, commandé par le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR), l’organisme chargé d’indemniser les clients d’une banque déclarée en faillite.

Seul un Français sur deux connaît le principe de la garantie des dépôts. Et encore, la confiance des clients a progressé ces dernières années : en 2016, ils n’étaient que 40 % à savoir qu’ils ne perdraient pas tout leur argent si leur banque faisait faillite. Quant aux détails de l’indemnisation, ils restent totalement inconnus de la grande majorité des personnes sondées.

Le FGDR, créé par une loi de 1999, en pleins déboires du Crédit martiniquais, couvre tous les déposants (particuliers, entreprises, associations…) jusqu’à 100 000 euros par client et par établissement (y compris les établissements en ligne disposant d’un agrément bancaire). Seuls 25 % des sondés par Harris Interactive ont été en mesure de citer ce montant. L’indemnisation intervient dans un délai de sept jours ouvrables. Et 8 % ont pu citer ce délai légal. Pour le président du directoire du FGDR, Thierry Dissaux, ces résultats traduisent « la confiance générale du grand public quant à la solidité des banques françaises ». Le FGDR n’a de fait été appelé qu’une seule fois pour indemniser des déposants, en l’occurrence ceux du Crédit martiniquais…. Retrouvez cet article sur LeMonde.fr

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Bientôt des comptes en banque Google ?

Google va bientôt se lancer dans la banque. Le géant de la recherche travaille en effet sur un projet surnommé « Cache » qui le transformerait en fournisseur de comptes bancaires. Mais promis, ce n’est pas pour miner des informations personnelles.

Après l’Apple Card, Libra et Facebook Pay, c’est au tour de Google de faire une incursion dans le monde de la finance. Comme le rapporte le Wall Street Journal, le géant de la Silicon Valley est actuellement en train de réfléchir à proposer des comptes en banque labellisés Google. Un défi de taille.

ARTICLE RECOMMANDÉ : Avec Facebook Pay, Mark Zuckerberg se dote d’une plateforme de paiement unifiée

Associé à Citigroup, une banque d’investissement américaine classée 14e sur la liste des plus grandes entreprises publiques du monde selon Forbes, Google va en réalité laisser des banques régler toute la partie administrative du processus pour se concentrer sur la partie « grand public » de l’expérience bancaire (ouverture de compte, accès, etc.). Un peu à la façon d’une néobanque. Une décision motivée par le fait que Google ne veuille pas se débattre avec les obligations législatives qui incombent au secteur bancaire. En passant, cela permet aussi à l’entreprise de faire ami-ami avec les banques plutôt que de s’imposer en tant que concurrent frontal.

Une Google Bank dans ma Google vie

Pour le moment, il n’est question d’offrir que des comptes courants (checking accounts dans la langue de Shakespeare), point de livret A ou de livret de développement durable de prévu pour l’instant. Sans être forcément le produit le plus rentable, le compte courant est un trésor d’informations qui contient traditionnellement la liste des achats quotidiens. Promis, Google ne vendra pas les informations récoltées par ce biais, Mountain View se contentera de proposer des programmes de fidélité ou autres avantages de ce type à ses clients et clientes. « Si l’on peut aider les gens à faire plus de choses en ligne, c’est bon pour Internet et pour nous« , explique innocemment Caesar Sengupta, directeur général et vice-président de la branche paiements.

L’effort serait distinct de Google Pay qui n’est pour le moment qu’une application capable de se brancher à votre banque pour permettre des paiements mobiles. Rien ne dit qu’à l’avenir, en revanche, l’appli Google Pay ne sera pas compatible avec les comptes en banque Google. Cela paraîtrait même plutôt logique. En revanche, l’arrivée de Google dans le secteur de la finance risque de faire sérieusement grincer des dents Washington. L’entreprise est déjà la cible d’une enquête pour abus de position dominante menée de front par 50 États américains. Pas sûr que ces derniers voient d’un très bon œil l’incursion du géant de la recherche dans un secteur aussi essentiel que celui de la banque. Même si, après tout, le géant s’est déjà infiltré dans la santé…

Source : The Wall Street Journal

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Livret A vs assurance vie : le match de l’épargne préférée des Français

Ring de boxe
© Destina – stock.adobe.com

D’un côté, le champion de la popularité : 8 Français sur 10 possèdent un Livret A ! Face à lui, la championne de l’épargne accumulée : les Français ont placé près de 1 800 milliards d’euros en assurance vie ! Mais lequel de ces produits faut-il conseiller, à qui et pour quel usage ?

1 – Qui peut l’ouvrir ?

Tout le monde, dans les deux cas ! L’accès au Livret A est ouvert à tous : majeurs, mineurs, Français résidant en France ou non, personne de nationalité étrangère… Concernant l’identité du souscripteur, l’accès à l’assurance vie est tout aussi large même s’il faut apporter deux bémols. Un mineur ne peut ouvrir seul une assurance vie : c’est son représentant légal qui doit effectuer la démarche. Par ailleurs, les conditions de souscription de l’assurance vie (montant minimum, âge, etc.) varie d’un établissement à autre, alors que 10 euros suffisent pour ouvrir un premier Livret A, voire même 1,50 euro à la Banque Postale.

Verdict : match nul

2 – Combien ça rapporte ?

0,75% par an, très précisément, pour un Livret A. Et probablement 0,50% à partir de février 2020. Dans l’actuelle conjoncture de taux (très) bas, l’assurance vie n’est guère plus à la fête : les deux premiers assureurs (Swiss Life et Generali) ayant annoncé une rémunération pour l’année 2019 ont dévoilé un taux brut de 1%. Mais, contrairement au Livret A, il ne s’agit pas d’une rémunération unique : certaines compagnies d’assurance serviront une rémunération supérieure. Le rendement moyen du support phare de l’assurance vie, le fonds en euros, est attendu autour de 1,50% pour 2019. Par ailleurs, l’assurance vie donne accès aux unités de compte qui, en contrepartie d’une absence de garantie en capital, offrent un potentiel de rendement plus important.

Victoire de l’assurance vie

3 – Doit-on payer des impôts sur les intérêts ?

L’assurance vie offre une perspective de rémunération plus importante mais… elle n’est pas totalement défiscalisée, au contraire du Livret A. La rémunération versée chaque année sur le Livret A profite d’une franchise d’impôt totale : ni cotisations sociales ni impôt sur le revenu ! Certes, la fiscalité sur les gains de l’assurance vie est favorable mais pas à ce point. Toutes les plus-values sont soumises aux cotisations sociales (17,20% actuellement). Pour l’impôt sur le revenu, soit un taux forfaitaire (le PFU à 12,80% dans la plupart des cas) s’applique, soit vous pouvez y échapper en cas de retrait ne dépassant pas un certain seuil (4 600 euros par an pour un célibataire) si votre contrat a plus de 8 ans d’ancienneté.

Victoire du Livret A

4 – Peut-on perdre une partie de son épargne ?

Dans les deux cas, il est possible d’envisager son placement de façon 100% sécurisée. L’épargne déposée ainsi que les intérêts accumulés sur un Livret A sont garantis à tout moment. Sur l’assurance vie ? L’argent déposé sur le fonds en euros profite d’une garantie en capital : l’assureur doit pouvoir vous rendre l’argent déposé et les intérêts accumulés à tout moment. En revanche, sauf exception, les supports en unités de compte ne disposent pas de garantie en capital : c’est la contrepartie de la recherche de performance. La grande majorité des assurances vie permettent encore de miser uniquement sur le fonds en euros, même si ce choix n’est pas toujours synonyme de rendement.

Quant au risque de cataclysme financier provoquant une faillite de la banque, les deux sont couverts : le Livret A (ainsi que le LEP et le LDDS) par l’Etat jusqu’à 100 000 euros par déposant et indépendamment de la garantie des dépôts, l’assurance vie à hauteur de 70 000 euros par épargnant dans chaque compagnie d’assurance.

Avantage Livret A

5 – Combien peut-on déposer ?

Tout Livret A est limité à 22 950 euros de dépôts, un plafond qui s’entend donc hors intérêts accumulés sur le livret. L’assurance vie ne prévoit aucun plafond de dépôts, raison pour laquelle ce placement bat tous les records d’encours en gestion.

Victoire de l’assurance vie

6 – Y a-t-il des frais ?

Ouvrir, déposer, retirer ou clôturer un Livret A : toutes ces opérations se font sans aucuns frais ! En revanche, l’assurance vie peut – dans certains établissements – cacher un véritable millefeuille de frais : frais d’adhésion, d’entrée ou sur versement, frais de gestion, frais d’arbitrage, majoration pour gestion pilotée, frais de rente… Sur ce point, l’assurance vie en ligne permet de limiter les dépenses.

Victoire du Livret A

7 – Lequel génère le plus de paperasse ?

S’il s’agit d’une première souscription, une pièce d’identité (et/ou copie du livret de famille pour un mineur) ainsi qu’un justificatif de domicile suffisent pour ouvrir un Livret A. Puis il faut signer une demande d’ouverture. L’assurance vie engendre très clairement plus de paperasse, bien au-delà des habituels justificatifs d’adresse et d’identité : une notice d’information accompagné d’un document d’information clé (DIC) à regarder, un bulletin de souscription à remplir, un profil de risque à compléter (seul ou avec un conseiller), un ou des avenant(s) selon les options choisies, voire éventuellement une déclaration d’origine des fonds, un RIB, un mandat de prélèvement…

Victoire du Livret A

8 – Quand peut-on retirer son épargne ?

Votre argent n’est pas bloqué, dans un cas comme dans l’autre ! Vous pouvez demander de retirer tout ou partie de votre épargne quand vous le souhaitez. Seul inconvénient, pour un retrait sur une assurance vie détenue depuis moins de 8 ans : un avantage fiscal amoindri. En revanche, le délai de mise à disposition des fonds reste à l’avantage du Livret A : comme pour tout livret, les fonds sont disponibles immédiatement si votre compte courant est dans la même banque. Pour l’assurance vie, même si elle est souscrite auprès de la banque où vous avez un compte courant, il faut compter un délai allant de 2 à 10 jours pour un retrait partiel, environ une quinzaine de jours pour clôturer son contrat. Délai maximal prévu par le Code des assurances : 2 mois.

Avantage Livret A

9 – Combien peut-on en ouvrir ?

Un Livret A par personne, pas plus ! A contrario, vous pouvez ouvrir autant d’assurances vie que vous le souhaitez, et segmenter vos contrats selon différents objectifs et différentes orientations financières (un bon fonds en euros sur l’un, plus d’immobilier sur l’autre, etc.).

Avantage assurance vie

10 – Peut-on l’emporter en changeant de banque ?

Ces deux produits font encore partie des placements que vous ne pouvez pas transférer à votre guise d’un établissement à un autre. Pour le Livret A, si vous voulez l’emporter dans votre nouvelle banque, il faut demander la fermeture de l’ancien livret, attendre que la banque s’exécute, avant d’ouvrir un nouveau Livret A dans l’autre banque. Une démarche contraignante, due au contrôle « anti-doublon », qui peut prendre quelques semaines… Pour l’assurance vie, suite à l’entrée en vigueur de la loi Pacte, le transfert est possible, mais uniquement au sein d’une même compagnie d’assurance ! L’alternative : conserver votre ancien contrat pour ne pas perdre votre antériorité fiscale, et ouvrir un nouveau.

Verdict : match nul

Résultat : un Livret A « PUIS » une assurance vie

Cinq victoires pour le Livret A, trois pour l’assurance vie et deux égalités. Victoire aux points du Livret A ? Ce dernier est en effet le produit à conseiller au plus grand nombre : simple d’accès et d’utilisation, il est le support idéal de l’épargne de précaution, les 2 à 4 mois de revenus à conserver en cas de coup dur. A noter : dans la catégorie épargne de précaution, si vous remplissez les conditions d’accès au Livret d’épargne populaire, celui-ci vous offre une meilleure rémunération (1,25%) jusqu’à 7 700 euros de dépôts.

Mais ! Une fois l’objectif de l’épargne de précaution rempli, sur un Livret A ou un LEP, l’assurance vie reste un placement complémentaire avantageux : rendement potentiellement supérieur, avec une fiscalité attractive à condition de s’inscrire sur la durée (plus de 8 ans si possible). Et l’assurance vie est le « couteau suisse de l’épargne » : ce support permet de transmettre de l’argent à ses proches (hors succession) en cas de décès, de générer un revenu complémentaire à la retraite, etc. Bref, s’il existe d’un point de vue médiatique pour décerner la palme du « placement préféré » des Français, le match Livret A-assurance vie n’a pas vraiment lieu d’être d’un point de vue individuel : Livret A dans un premier temps, puis assurance vie en complément selon les besoins de chacun.

Taux de détention : selon l’Insee, 73% des foyers français possèdent au moins un Livret A, voire même plus de 8 Français sur 10 selon l’Observatoire de l’épargne réglementée. Le taux de détention de l’assurance vie n’est lui que de 39%.

Epargne accumulée : le Livret A flirte avec les 300 milliards d’euros d’encours. Il émarge à 297,4 milliards fin octobre selon la Caisse des dépôts. Sur ce point, l’assurance vie est loin devant avec 1 779 milliards d’euros en gestion selon la Fédération française de l’assurance.

Collecte nette 2019 (les versements moins les retraits) : 13,6 milliards d’euros sur le Livret A sur les 10 premiers mois de l’année, contre 24,2 milliards sur l’assurance vie.


En savoir plus sur https://www.cbanque.com/actu/77130/livret-a-vs-assurance-vie-le-match-de-epargne-preferee-des-francais#Ry5xKCChKwLRiISW.99

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Les banques allemandes vendeuses et gardiennes de Bitcoin (BTC) en 2020 ?Et la France …?

Nathalie EpronDéc 02, 2019

On connaissait déjà l’appétence des banques privées allemandes pour une version numérique et programmable de l’euro. On découvre aujourd’hui qu’elles vont pouvoir, sans doute, gérer le Bitcoin comme n’importe quel autre actif numérique.

Un grand pas vers l’adoption grand public

Le quotidien économique Handelsblatt, dans son édition du 27 novembre, rapporte que le Bundestag (l’assemblée parlementaire de la République fédérale d’Allemagne) a rédigé un projet de loi permettant aux banques traditionnelles de négocier et de stocker des cryptomonnaies. Le fait est notable. Jusqu’à présent, elles pouvaient les proposer uniquement en ayant recours à des dépositaires externes ou à des filiales spécialisées.

Le Bundesrat (le Conseil fédéral représentant les 16 Länder allemands) a approuvé le projet de loi ce vendredi 29 novembre. La chancelière allemande et le président fédéral doivent encore le ratifier pour que la loi entre en vigueur dès le 1er janvier 2020.

Une première dans le droit allemand 

Désormais, dans le droit allemand, les cryptomonnaies accèdent à un statut légal. Elles sont reconnues comme « valeurs cryptographiques ». Cette notion juridique désigne « les représentations numériques d’une valeur qui n’a été émise par aucune banque centrale ou agence publique », mais qui sont « acceptées comme moyen d’échange et de paiement ou à des fins d’investissement ».

Si c’est une première dans l’arsenal juridique, voilà un moment, en Allemagne, qu’on sent le vent tourner en faveur des cryptomonnaies. Les difficultés des banques allemandes, signes annonciateurs d’une crise d’ampleur, ont créé les conditions d’un contexte favorable à leur intégration dans la finance classique. En effet, dans un pays où les dépôts des épargnants commencent à être taxés en raison des taux négatifs, l’ouverture aux cryptomonnaies semble être une aubaine. Lors d’une conférence récente,  le président de la Deutsche Bank, Christian Sewing a souligné la nécessité de s’adapter à un environnement en mutation rapide. Il n’a certes pas fait explicitement référence aux cryptomonnaies. Mais il a créé un appel d’air en faveur de nouveaux outils monétaires non conventionnels.

« L’Europe ne doit pas se concentrer principalement sur la réglementation des nouvelles technologies, elle doit aussi conduire elle-même à l’innovation… Le secteur financier doit également apporter sa contribution. (…) Dans ce scénario, ce qui est préoccupant, c’est que les banques centrales ont déjà largement utilisé leurs outils. Il ne reste donc plus aucune mesure conventionnelle pour atténuer efficacement la véritable crise économique. Ils ont déjà ouvert le robinet d’argent jusqu’à la limite. »

Approbation presque unanime

Après l’annonce autorisant les banques privées  à négocier des cryptoactifs, quelques voix dissonantes se sont fait entendre. Elles craignent que  la protection des clients  soient délaissée au profit de bénéfices à court terme.

« S’ils sont autorisés à vendre des cryptomonnaies et à les conserver moyennant des frais, ils courent le risque de transformer leurs actifs en risque de perte totale pour leurs clients, sans qu’ils sachent dans quoi ils s’embarquent. “

Mais la nouvelle a été plutôt saluée avec enthousiasme. Sven Hildebrandt, responsable du cabinet d’expertise Distributed Ledger Consulting, prêchant pour sa paroisse, s’est enflammé.

« L’Allemagne est en passe de devenir un crypto-paradis. Les législateurs allemands jouent un rôle pionnier dans la réglementation des cryptomonnaies. »

Et l’association des banques allemandes (Bankenverband) a applaudi  à cette proposition.

« Les établissements bancaires sont particulièrement expérimentés dans la conservation des actifs de leurs clients et dans la gestion des risques (…) Ils pourraient parfaitement prévenir le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (…) [tout en] permettant aux investisseurs d’acheter des cryptoactifs, qui plus est via des fonds nationaux plutôt qu’étrangers ».

Et la France ?

La France qui s’auto-proclame crypto-nation va t-elle suivre les traces de sa voisine allemande ?

“D’abord ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, après ils vous combattent et enfin, vous gagnez”. Cette phrase répétée comme un mantra sur les réseaux sociaux, notamment de la part des pro-Bitcoin, semble s’ajuster à l’actualité. L’effondrement imminent de l’ancien monde monétaire pousse les acteurs du système à envisager les cryptomonnaies comme une solution viable. Il faudrait donc les intégrer rapidement pour tenter de sauver ce qu’il reste à sauver… La France, avec l’agrément PSAN dont le décret d’application a été publié tout récemment, va probablement emprunter le même chemin.

Dans quelques mois sans doute, une banque commerciale française proposera ses gracieux services pour la vente et la garde de cryptoactifs (cela reste une hypothèse évidemment). On n’ose imaginer les frais de transaction et de conservation… Et la main mise sur des bitcoins qui seront achetables à volonté mais dont on ne pourra disposer que comme bon leur semblera.

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Peut-on remettre l’humain au cœur de l’écosystème bancaire de demain ?

Tribune libre de Thierry Crespel

Les utilisateurs chinois d’Alipay ont permis la plantation de plus de 100 millions d’arbres. (© DR) 

Par Thierry Crespel

Publié le 25/11/2019 à 21:09 – Mis à jour le 25/11/2019 à 21:09 

Que se cache-t-il derrière le concept émergent de «banking for humanity»? Les clients des banques vont-ils pouvoir réellement se sentir au cœur de la banque de demain ? Par Thierry Crespel, Responsable Commerciale EMEA francophone d’Auriga

Onze ans après la crise financière, le secteur bancaire continue d’en ressentir les effets. Les conséquences portent à la fois sur les structures bancaires, toujours vulnérables, mais également sur la confiance que leurs clients et plus largement les citoyens portent en elles.

Selon le dernier baromètre du FGDR réalisé par l’institut Harris Interactive, seulement 60% des Français ont confiance dans le système bancaire français.

Dans un contexte de mutation technologique et de prise de conscience sociétale, la thématique «banking for humanity» est progressivement apparue. Cette notion englobe de nombreux concepts, tels que la volonté de rendre les services bancaires plus humains ou encore la contribution à un monde durable et à une société financièrement saine.

Rendre les services bancaires plus humains… grâce à la technologie ?

Les clients sont souvent perdus face aux services et produits financiers proposés par leur banque, le tout dans un univers parfois «déshumanisé». Or, les clients attendent de cette dernière une offre claire et un accompagnement personnalisé.

Les nouvelles technologies pourraient être le facilitateur pour restaurer cette proximité avec leurs clients.

Grâce à des expériences personnalisées, les clients pourront enfin bénéficier d’une expérience sans faille tout au long de leur parcours, depuis les bornes d’accueil et les conseillers informatisés aux systèmes de vidéo conférence, sans devoir répéter encore les mêmes demandes.

Parmi les technologies à l’étude chez les banques pour se reconnecter à leurs clients, celle de l’intelligence artificielle semble prometteuse notamment lorsqu’il s’agit d’améliorer les échanges avec sa banque au travers des chatbots.

Certaines banques sont particulièrement avancées en la matière à l’image de la banque australienne UBank. Elle a créé son premier assistant «humain numérique» dénommé Mia afin de répondre aux demandes de prêt. Ces avatars viennent ainsi supplanter les conseillers humains pour devenir peu à peu le conseiller virtuel présentant des caractéristiques humaines.

Néanmoins, attention aux banques qui feraient le pari uniquement de l’IA car cela pourrait produire l’effet inverse. Les clients ne sont pas encore prêts à se passer de leur conseiller en chair et en os.

Faire de sa banque un partenaire sociétal et éthique ?

Les banques ont compris l’importance de proposer des solutions bancaires inédites pouvant influer positivement sur le quotidien de leurs clients. Des initiatives et services allant dans ce sens ont vu le jour. Ils permettent d’améliorer le bien-être financier.

Par exemple, les banques mobiles Monzo et Starling Bank aident leurs clients à sortir de la spirale des jeux d’agent en bloquant le téléchargement des applications de paris. Il existe également des offres financières à destination des plus vulnérables.

La lutte contre l’endettement est devenue le cheval de bataille de Wagestream, une startup basée au Royaume-Uni, qui permet aux salariés une avance sur leur salaire à la demande. Une formation financière en temps réel leur est également proposée.

Si les clients attendent de leur banque une qualité de service quasiment irréprochable, ils ont également de fortes attentes en ce qui concerne leur engagement sociétal, comme le révèle un sondage Elabe pour le cabinet Wavestone.

Ces dernières années, les banques ont multiplié les initiatives en termes de mécénat ou d’engagement pour le climat. L’initiative de Ant Forest illustre cette volonté : en jouant sur une application tout en effectuant des paiements, 500 millions d’utilisateurs chinois d’Alipay ont permis la plantation de plus de 100 millions d’arbres. On estime que cela réduira les émissions de carbone de la Chine de 5% d’ici la fin de l’année prochaine.

Pour conclure, rendre les banques et plus globalement l’écosystème bancaire plus humain est une volonté de plus en plus exprimée par les clients qui ne se retrouvent plus dans l’offre proposée par l’écosystème. Le concept de  «banking for humanity» fait son chemin et passe notamment par l’innovation et la technologie.

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Les banques et le cashback

Publié le Jeudi 28 Novembre 2019 à 15h18


Le cashback est un outil de fidélisation et de différenciation pour les banques qui associent ce service à la carte bancaire de leurs clients. Rassérénées par les chiffres en plein boom du cashback en France, les banques traditionnelles comme les banques mobiles se positionnent.


Extension de l’offre de cashback de la Société Générale
La Société Générale étend son service de cashback aux paiements en magasin et ‘in-app’ (smartphone ou tablette via l’application mobile). Depuis le mois d’avril 2019, la banque proposait déjà ce service, mais uniquement pour les achats en ligne via sa plateforme Grande Avenue. Cette dernière avait été lancée en 2014 et n’était auparavant accessible qu’aux seuls clients souscripteurs de l’offre bancaire packagée Jazz. La Société Générale généralise donc le cashback, le présentant comme « un nouveau programme de fidélité simple, exclusif, gratuit et sans engagement [répondant] aux attentes des clients à la recherche de bons plans et de plus de pouvoir d’achat ».

A chaque achat effectué avec sa carte bancaire, le client récupère en moyenne 5% du montant de ses dépenses. Chaque transaction entraine l’envoi d’une notification par email. Le client peut donc abonder sa cagnotte visible à tout moment sur son espace bancaire. Dès que la somme atteint 20 euros, il peut demander le virement de cette cagnotte sur son compte Société Générale sans limite de temps ni de montant maximum. Stéphanie Vuillemin, responsable de l’offre et des services aux particuliers de la Société Générale, estime qu’en moyenne, « les utilisateurs pourraient toucher 100 euros par an ».

La Société Générale mise sur la carte bancaire augmentée
Le système de cashback fonctionne grâce à des partenariats noués avec de grandes enseignes nationales, en l\’occurrence 800 pour la banque, principalement dans les secteurs des transports et des voyages, de la culture, des loisirs, de l’ameublement et de l’habillement. En termes de pouvoir d’achat, la Société Générale rappelle que l’ensemble de ses secteurs représente en moyenne 40% à 50% des postes de dépenses des Français. Précisons que la banque perçoit une prime en tant qu’apporteur d’affaires de la part des enseignes partenaires qui, elles, profitent d’une meilleure visibilité et d’un panier d’achat moyen « 10 à 20 % plus important » grâce au cashback.

La Société Générale met l\’accent sur son offre enrichie de services autour de la carte bancaire. L’argumentaire est basé sur trois éléments : la sécurité, la simplicité et la personnalisation. L’alignement sur l’offre de services de cartes bancaires des banques en ligne et des néobanques apparaît évident. Bertrand Cozzarolo, Directeur adjoint Client, Marketing, Distribution Société Générale, détaille : « La carte n’est plus seulement un moyen de paiement à un instant T, commun à tous les clients, elle est une carte “augmentée”, sur- mesure qui par la richesse?des fonctionnalités qu’elle propose contribue à améliorer l’expérience client »

Cashback en France : état des lieux
Les chiffres clés 2019 du cashback en France, rapportés par l’étude Xerfi et le Syndicat National du Marketing à la Performance (SNMP) qui réunit les quatre principaux acteurs du marché (eBuyClub, Poulpeo, iGraal et Capital Koala), montrent une croissance fulgurante dans le e-commerce hexagonal. Le volume de ventes généré pour les e-commerçants atteint 690 millions d’euros ( 176% en trois ans), pour un chiffre d’affaires des sites de cashback de 42 millions d’euros ( 147% en trois ans).

En termes de réputation, 6 Français sur 10 disent connaître le cashback et 36% savoir vraiment de quoi il en retourne. Le cashback agit comme propulseur de chiffre d’affaires : pour 88% des e-commerçants, le taux de transformation est supérieur à 5%. La valeur du panier d’achat augmente aussi pour 46% des sondés. Ce panier moyen grossit même entre 10 et 20% pour 38% des personnes interrogées.

Pour quasiment 1 répondant sur 4, la fréquence d’achat double. Après le référencement payant, le cashback apparaît comme la deuxième solution en tant que levier d’acquisition et de fidélisation. Le cashback permet de découvrir de nouveaux sites (63% des interrogés) et représente un gage de confiance (75%). Enfin, l’étude esquisse le profil du cashbackeur : 35-49 ans, CSP , région parisienne, homme comme femme.

Et les autres banques ?
Face à ce mouvement d’ampleur dans les modes de consommation des Français, la Société Générale n’est évidemment pas la seule à se projeter. En 2017, LCL lançait également son cashback pour ses clients en ligne avec la carte bancaire, cette offre Avantage devenant, en avril dernier, Citystore. La banque urbaine se distingue en promouvant les économies à faire via des achats dans les commerces de proximité. D’autres établissements ont emboité le pas comme le Crédit Agricole qui propose son service de cashback et de réductions Malicea. Le spécialiste du prêt à la consommation Cetelem (BNP Paribas) délivre une carte de crédit CPay qui permet au client de recevoir un pourcentage du montant de ses achats s’il utilise sa carte auprès de commerçants partenaires.

Même tendance du côté des banques mobiles qui cherchent à fidéliser leur clientèle. La néobanque britannique Revolut inclut une remise sur achats, avec sa carte Metal, à hauteur de 1%. Sa concurrente frontale allemande, N26, fait de même via son offre premium N26You (0,1% de ristourne sur les achats opérés avec la MasterCard). N26 vient d’ailleurs de signer un partenariat avec Booking (jusqu’à 10% de cashback sur le site de réservation). La carte Visa Premium d’Orange Bank affiche le même principe : 5% dans les boutiques Orange et sites web de l’opérateur. Enfin, le service Max (Crédit Mutuel Arkéa) se met lui aussi à la page en lançant, début 2020, son programme de cashback avec deux partenaires : Plebicom et Paylead.

Comparer gratuitement les banques en ligne
Article rédigé par Olivier B.
Rédacteur web pour www.banques-en-ligne.fr

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Boursorama, Fortuneo, Bforbank : comment éviter que la carte devienne payante ?

FortuneoBoursoramaBforBankCarte bancaireFrais bancaires

Trois des principales banques en ligne, BforBank, Boursorama et Fortuneo, imposent à leurs clients d’utiliser régulièrement leur carte bancaire pour qu’elle reste gratuite. Le point sur les modalités de ces conditions d’utilisation.

Des cartes bancaires gratuites mais sous conditions : c’est la tendance dans les banques en ligne. Trois d’entre elles, BforBank, Boursorama et Fortuneo, ont en effet introduit, plus ou moins récemment, des contraintes d’activité sur certaines de leurs cartes. Rien d’insurmontable : il s’agit de les utiliser au moins une fois par mois. A défaut, toutefois, la facture peut monter jusqu’à 15 euros par mois chez Boursorama pour les porteurs des cartes Visa Ultim et Visa Premier (1).

A consulter : Comment obtenir une carte bancaire gratuite ?

Pour en savoir plus voir l’article

(1) Seulement pour les Visa Premier émises depuis le 6 novembre 2019
En savoir plus sur https://www.cbanque.com/banque-en-ligne/actualites/77090/boursorama-fortuneo-bforbank-comment-eviter-que-la-carte-devienne-payante#FoYmXZbctQeHqF8Z.99

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Assurance auto : 4 motifs insolites pour lesquels vous risquez de ne pas être couvert

Un conducteur mange un sandwich au volant
© thodonal – stock.adobe.com

Au volant de son véhicule, on ne peut pas tout faire ! Pour être certain d’être indemnisé par son assurance en cas d’accident, voici les situations à éviter.

Ne pas être indemnisé par son assurance auto en cas d’accident pour cause de conduite pieds nus, de port de talons ou pour l’écoute d’une musique trop forte ? C’est le risque que vous prenez dans chacune de ces situations. En effet, l’interprétation du Code de la route donne des indications sur les situations autorisées ou prohibées durant la conduite d’un automobiliste.

L’article R412-6 du Code de la route précise une règle fondamentale dans l’analyse des circonstances d’un accident : le conducteur doit « se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent ». C’est de cette disposition légale que découlent un nombre important d’interprétations de la part des assureurs, des forces de l’ordre et des tribunaux français.

Attention à l’amende

En dehors des problématiques de couverture d’assurance, les forces de l’ordre peuvent verbaliser un automobiliste ne respectant pas l’article R412-6 du Code de la route. Cette contravention peut être de 22, 35 voire 75 euros. En supplément, une immobilisation du véhicule peut être décidée (article L325-1 du Code de la route).

Conduire pieds nus, en talons hauts ou en tongs

Eu égard au Code de la route, le port de chaussures permettant de conduire en toute sécurité semble fortement recommandé. Or, les talons hauts, les tongs ou une conduite pieds nus peuvent gêner la conduite et induire des temps de réaction plus longs. En optant pour ce type de chaussures, le conducteur s’expose à une non-prise en charge de son assureur en cas d’accident. Cela a notamment été le cas d’une automobiliste portant des talons aiguilles en 2014. Ses talons étaient restés coincés, l’empêchant de freiner à temps et d’éviter un véhicule après une glissade sur une route humide. L’assureur a alors refusé sa prise en charge. La décision a ensuite été confirmée par un arrêt de la Cour de cassation.

Fumer au volant

Pour pouvoir fumer en conduisant, il est indispensable de se libérer une main, voire les deux pour attraper son briquet, rouler une cigarette ou écraser son mégot ! Des situations qui peuvent rendre la conduite de l’automobiliste plus dangereuse et augmentent son inattention, en contradiction avec l’article R412-6 du Code de la route.

Interdiction légale de la cigarette

Il est également intéressant de noter que deux cas d’interdiction totale de fumer au volant ont été expressément prévus par la loi même si elles ne jouent pas sur l’assurance auto.

Fumer en présence d’un mineur. Cette interdiction est entrée en vigueur depuis le 1er juillet 2015 et a été renforcée en 2016. L’objectif ? Limiter les effets du tabagisme passif. Une amende forfaitaire de 68 € est prévue en cas de non-respect.

Fumer dans un véhicule de service ou de fonction. En effet, ces véhicules sont considérés comme un lieu de travail et sont, de ce fait, concernés par l’interdiction générale de fumer.

Ecouter de la musique trop fort

Si écouter de la musique en conduisant reste bien évidemment autorisé, c’est au volume sonore que l’on s’intéresse ici. En effet, une musique trop forte peut empêcher d’entendre un klaxon avertissant d’un danger ou la sirène d’un véhicule de police ou de secours.

Manger ou conduire, il faut choisir

Lorsqu’on est pressé, il est fréquent d’opter pour un sandwich sur la route. Attention : en cas d’accident, vous risquez de ne pas être couvert. En effet, tout comme pour fumer en conduisant, manger dans sa voiture induit de tenir le volant à une seule main. Cette situation peut être considérée comme un facteur augmentant le risque d’accident.

Lire aussi : Quatre trucs pour faire de grosses économies sur votre assurance auto

L’avis de l’expert

« Plus que les conditions générales des contrats d’assurance, c’est bien le comportement du conducteur au volant qu’il faut étudier à la loupe. La conduite d’un engin terrestre à moteur reste une situation à risque, dangereuse par nature et il convient donc d’avoir un comportement adapté : être libre de ses mouvements, avoir une attention particulièrement portée sur la route et ce qu’il s’y passe, avoir une auto respectant la législation, etc. », explique Fabien Soccio. « Les points soulevés ne sont pas directement liés aux dispositions particulières ou générales des contrats d’assurance, mais plutôt aux dispositions légales. C’est ainsi que tous les cas mentionnées ici sont effectivement sujet à interprétation eu égard à l’article R412-6 du Code de la route », iniste le chef de projet chez Meilleureassurance.
En savoir plus sur https://www.cbanque.com/actu/76978/assurance-auto-4-motifs-insolites-pour-lesquels-vous-risquez-de-ne-pas-etre-couvert#MlSExcWg2UsBmyWm.99

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Socram Banque prépare son avenir sans Arkéa

AURÉLIE ABADIE |  28/11/2019 à 17h00

LES DÉCRYPTAGES SOCRAM BANQUE

Socram Banque prépare son avenir sans Arkéa
la nouvelle république?/?Maxppp

Arkéa a mis fin aux négociations exclusives en vue d’une reprise de Socram Banque. Les mutuelles actionnaires planchent sur un repositionnement de l’offre bancaire.

Qui va sauver le soldat Socram Banque ? Candidat à la reprise du groupe bancaire, aujourd’hui codétenu par la Macif, BPCE, la Maif, la Matmut et de petites mutuelles d’assurance, le Crédit mutuel Arkéa « a décidé le 11?octobre dernier d’arrêter les négociations exclusives avec les actionnaires de Socram Banque », confirment ses actionnaires à L’Argus de l’assurance. Cette « démarche commune » avait été engagée le 24?juin dernier afin de chercher un « nouveau partenaire pour Socram Banque issu du secteur bancaire », expliquent les mutuelles actionnaires, qui n’ont pas souhaité commenter les motivations d’Arkéa. Selon Les Échos, les difficultés actuelles du groupe bancaire breton, engagé dans un divorce houleux avec la Confédération du Crédit mutuel et contraint de recapitaliser sa filiale d’assurance vie Suravenir, expliqueraient son revirement.

Fondée en 1968 à l’initiative de plusieurs mutuelles d’assurance afin de distribuer du crédit automobile, Socram est devenue, en 2008, une banque de plein exercice grâce à l’entrée au capital des Caisses d’épargne. À l’époque, cela semble être un échange de bons procédés : la Macif et la Maif montent au capital d’Écureuil Assurances (devenu BPCE Assurances), tandis que les Caisses d’épargne permettent à Socram d’obtenir son agrément bancaire. Mais, au fil du temps, les intérêts des actionnaires divergent.

Le résultat décroche

D’abord, parce que BPCE poursuit sa propre stratégie avec la création de Natixis Assurances comme tête de pont de l’activité d’assurance du groupe bancaire. En 2018, Natixis Assurances a ainsi cessé de s’appuyer sur le système informatique de la Macif. BPCE n’a donc plus d’intérêt industriel à poursuivre l’aventure, d’autant que les résultats de Socram Banque ne sont pas à la hauteur des attentes. En 2017, le résultat net a décroché de 60,8 % pour atteindre 5,42?M€. « BPCE porte aujourd’hui sa participation dans Socram Banque comme un boulet. Il ne veut plus faire partie du projet », commente une source proche du dossier.

Si la banque niortaise reste bénéficiaire, ses actionnaires ont toutefois dû prendre des engagements hors bilan afin de la soutenir en cas de crise de liquidité. En 2015, ils se sont engagés sur un protocole de soutien de 299?M€, renouvelé pour 150?M€ en mars?2019. Le modèle de Socram Banque reste, en effet, profondément déséquilibré. « L’activité de banque au quotidien devait permettre à Socram, qui se refinançait jusque-là sur les marchés financiers, de développer son épargne bilancielle. Cela aurait permis de gagner en solvabilité et de disposer d’un vrai outil pour développer le crédit immobilier », juge une partie prenante. Mais cette activité n’a jamais décollé. « La Matmut et les autres mutuelles actionnaires de Socram n’étaient pas intéressées par la banque au quotidien. La Macif et la Maif étaient donc seules à porter le business plan, jusqu’à ce que la Maif décide de ne pas lancer le compte à vue ! », raconte une source au fait du dossier.

En 2009, la Macif lance donc seule le compte Bleu Anis. L’objectif est alors d’équiper 3 à 5 % des sociétaires, selon cette source. Pour dynamiser les ventes, le programme Macif confiance, lancé en 2014, propose aux clients de l’offre bancaire de bénéficier de réductions et d’avantages sur leur assurance dommages. Mais la stratégie ne porte pas ses fruits. « Il fallait ouvrir 270 000 comptes pour atteindre le point mort », selon cette même source. Or, la Macif n’a équipé à ce jour que 172 000 sociétaires.

Quel avenir, dès lors, pour Socram Banque ? Selon nos informations, les mutuelles actionnaires souhaiteraient poursuivre l’activité en repositionnant l’offre, sans nécessairement chercher de nouveau partenaire. Il s’agirait notamment de proposer du crédit immobilier et de travailler à la digitalisation de l’offre sur le modèle de la banque en ligne.