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Le Crédit Mutuel Arkéa, 10?000 salariés, en froid avec la Confédération nationale du Crédit Mutuel souhaite reprendre son indépendance. Un divorce houleux marqué par de multiples procédures. Ce jeudi 18 octobre, les élus du Comité central d’entreprise ont voté à une large majorité contre ce projet. Un avis qui n’est que consultatif.

La direction du groupe bancaire mutualiste Arkéa qui souhaite se séparer du groupe Crédit Mutuel a présenté ce jeudi 18 octobre le plan qui sera soumis au vote des caisses locales.

Il prévoit la mise en place d’une banque coopérative et l’abandon de la marque Crédit Mutuel. Les caisses locales perdaient leur statut de banque mais conserveraient un rôle de solidarité et d’animation sur leur territoire. Un schéma proche de celui adopté par les Caisses d’Épargne.

«?Flou juridique?»

Les instances centrales (CPC-HSCT et Comité central d’entreprise) ont voté contre ce plan à une large majorité (treize voix sur quinze). Ce vote n’a qu’une dimension consultative. Il n’est donc pas en mesure de remettre en cause le projet porté par la direction d’Arkéa.

Dans un communiqué, trois organisations syndicales, CFDT, SNB et Unsa, estiment que ce plan «?demeure dans un flou juridique?». Elles s’inquiètent des conséquences de cette séparation pour l’emploi et d’un scénario économique «?ne tenant pas compte de paramètres essentiels comme le coût de refinancement, la possible dégradation de la notation bancaire, les incertitudes concernant les besoins en fonds propres ou encore la concurrence de nouvelles agences Crédit Mutuel?».

En Bretagne et dans le Sud-Ouest

Si Arkéa reprend son indépendance, le groupe Crédit Mutuel a en effet annoncé son intention d’ouvrir un réseau d’agences en Bretagne et dans le Sud Ouest, les régions couvertes par Arkéa. «?Cela impliquerait la création d’une centaine d’agences avec un coût compris entre 400 et 500 millions d’euros?», analyse Ronan Le Moal, directeur du Crédit Mutuel Arkéa qui reste optimiste sur la réalisation de ce projet.

Au printemps, les caisses locales de Bretagne et du Sud Ouest s’étaient prononcées à une large majorité pour cette scission. Elles auront à se prononcer sur ce projet d’ici à la fin de l’année. Ce feu vert ne sera pas suffisant. Les autorités de régulation avec la Banque centrale européenne doivent aussi émettre un avis. Elles ont déjà exprimé leurs réserves dans un courrier adressé à la direction d’Arkéa cet été. «?Le projet est désormais en bonne voie?», assure de son côté Ronan Le Moal.

Reste enfin la question de la place de la Confédération nationale du Crédit Mutuel. Cette dernière estime être en droit d’accepter ou de refuser cette demande de scission. Un point de vue contesté par la direction d’Arkéa qui défend un processus «?de désaffiliation unilatérale?».

Patrice MOYON

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