Face aux évolutions profondes des usages bancaires, Arkéa s’attache à mettre en œuvre un  modèle original de développement, quelque peu « disruptif », quitte à bousculer certains codes bien établis de la profession.

Depuis 2015 et l’annonce par le groupe Arkéa de sa volonté de séparer ses chemins de ceux du Crédit Mutuel, Arkéa est devenu, pour certains, le vilain petit canard du milieu. Accusé, de fragiliser la machine Crédit Mutuel, dont il est le deuxième groupe régional en termes d’importance, sa direction est régulièrement attaquée et doit faire face à des campagnes de déstabilisation à peine cachées.

En réalité, la redéfinition structurelle du modèle bancaire proposée par le groupe a de quoi questionner ceux qui s’attachent au confort des situations de rente. Préférant affronter l’instabilité financière européenne – voire mondiale – et les modifications profondes des usages des clients par des politiques de renforcement de leur position dominante, les banques traditionnelles exposent dangereusement leur modèle. Trois éléments majeurs doivent inciter le milieu bancaire à s’inspirer de la philosophie d’Arkéa.

Diversification de l’offre et soutien de l’innovation

Le premier élément est l’adaptation à la réalité de l’offre actuelle. Comme la quasi-totalité des marchés modernes, le marché bancaire fait face à une profusion de nouvelles offres. Celles-ci émanent de nouveaux acteurs comme les multinationales du numérique – Facebook, Google, Samsung etc – mais aussi d’un vivier de start-ups de la Fintech dans lequel les entrepreneurs français excellent. Pour survivre les établissements seront forcés d’intégrer ces nouveaux acteurs. Une nécessaire vigilance est de mise concernant les géants américains, notamment sur les questions de protection des données, sujet qu’Arkéa est l’un des seuls groupes à porter dans le débat public.

A l’inverse un soutien et un financement intelligent des jeunes pousses françaises innovantes est plus que nécessaire. Là aussi Arkéa fait figure de précurseur puisque le groupe est en pointe dans ce qu’il a décrit comme une philosophie « collaborative ». Par des participations ou des acquisitions, le groupe dirigé par Ronan le Moal a multiplié par 25 le montant de ses investissements dans la Fintech entre 2012 et 2017. Cette même année, 28 % des montants investis dans ces start-ups françaises provenait d’Arkéa. Le groupe a ainsi participé au développement de jeunes entreprises comme Younited Credit, Leetchi, MaSuccession. Fr Grisbee, Yomoni, ou encore le très populaire Pumpkin.

Redéfinition de la relation client

Ensuite, la constitution de cet éventail d’offres doit s’accompagner d’une relation client repensée, « réinventée » pour reprendre une expression chère à Ronan Le Moal. La défiance généralisée des clients suite à la crise de 2007 doit pousser à plus d’écoute, d’agilité et de disponibilité des établissements. Trois domaines dans lesquels l’écosystème de la Fintech excelle. Le partage d’expériences entre grands acteurs traditionnels et ces jeunes entreprises est en ce sens primordial. Arkéa a en ce sens pris les devants en intégrant depuis plusieurs années ces problématiques à sa stratégie.

Enfin, l’un des risques inhérents à la profusion d’offres, à la digitalisation et à la dématérialisation, est la perte de contact et la dépersonnalisation de la relation client. Une stratégie cohérente doit donc s’appuyer sur un ancrage local authentique.

Nécessaire conservation d’un ancrage territorial

Si le modèle proposé par le groupe Arkéa est résolument porté sur les nouvelles technologies, les dirigeants ont fait le choix de conserver un réseau d’agences locales qui constitue aujourd’hui un pilier de la stratégie d’exposition de nouvelles offres. Plusieurs start-ups peuvent ainsi présenter leurs solutions directement dans les agences.

Les modèles bancaires français sont loin d’être adaptés à l’économie moderne. S’il reste encore expérimental, le nouveau chemin proposé par Arkéa et son dirigeant Ronan Le Moal, participe à faire bouger les lignes. Équilibre subtil entre développement de nouvelles pratiques et capitalisation sur une expérience historique, cette stratégie disruptive pourrait très rapidement s’avérer gagnante. 

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