ll semble que les hauts dirigeants d’Arkea se complaisent à vivre dans la tension, peut-être pour justifier leur rémunération élevée (voir Les dirigeants d’Arkea seraient nettement mieux rémunérés que ceux de l’Alliance Fédérale du Crédit Mutuel)

Ils semblent, sans pouvoir avouer qu’ils ont trompé ceux des sociétaires et salariés à qui ils avaient promis une séparation aisée de la Caisse Nationale du Crédit Mutuel (voir La séparation des Crédits Mutuel de Bretagne et du Sud-Ouest de la fédération nationale n’est pas un long fleuve tranquille) devoir lever le pied, affaiblis par le départ effectif d’une des trois composantes (voir Crédit Mutuel : Arkea doit prendre acte du départ effectif du Massif central) et la multiplication des obstacles, en particulier les injonctions de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque de France, pourtant prévisibles et largement annoncés, dans un contexte plus favorable à la concentration des banques qu’à leur multiplication.

Après une tentative peu convaincante de justification théorique d’une évolution (voir La banque collaborative est-elle la version moderne de la banque coopérative comme l’affirme le directeur général d’Arkea ?) qui peut s’apparenter à une fuite en avant (voir Socram Banque vendue à Arkea), la banque tend à aligner ses pratiques sur ses concurrents, au détriment de ses sociétaires (voir En réduisant le nombre de ses distributeurs, le Crédit Mutuel de Bretagne réduit le service rendu à ses clients sociétaires)

Et elle ouvre un nouveau front vis-à-vis des organisations syndicales, comme le relève Laurent Mauduit dans Médiapart, avec deux dimensions engagées simultanément.

La première vise à les court-circuiter.  La direction des relations humaines de la banque vient de prendre une initiative qui ne peut qu’inquiéter les élus du personnel. Elle a, en effet, annoncé aux salariés qu’elle avait l’intention mettre à la place un réseau nommé Bien-être au travail, implanté dans toutes les unités de travail, composé de volontaires choisis par la direction, et supposé alerter celle-ci sur le climat interne de l’entreprise, comme le montre la fiche de présentation.

La deuxième, profitant des changements introduits dans les institutions représentatives  du personnel par les ordonnances travail, consiste à minimiser le rôle du futur CSE, le réduisant au strict minimal légal, et à réduire drastiquement les moyens accords aux élus du personnel.

L’intersyndicale CFDT, CGT, SNB CFE-CGC, UNSA proteste dans un tract commun contre cette conception minimale et a saisi par courrier la Ministre face à ce qu’il considère comme une déloyauté de la direction « Le gouvernement avait prévu un socle minimal pour laisser place à une négociation honnête et loyale, construite avec les organisations syndicales. Problème : la direction se borne à la loi et rejette la quasi-totalité des propositions formulées par les organisations syndicales, preuve du peu d’estime réelle qu’elle a pour ses salariés et leurs représentants »

Il semble que ces dirigeants qui semblent avoir besoin du conflit pour assurer leur position aient la mémoire courte et aient oublié le très dur conflit qui avait secoué le Crédit Mutuel de Bretagne il y a quelques années (voir Grève signifiante au Crédit Mutuel de Bretagne : les valeurs mutualistes rappelées par les grévistes à une direction qui s’en affranchit pour elle même), suite à un décalage entre les bons résultats de la banque et les retombées sur les salariés (à l’exception, bien sur, des plus hauts dirigeants)

https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2019/09/12/credit-mutuel-arkea-une-offensive-de-la-direction-pour-court-circuiter-les-syndicats

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