L'autorité bancaire européenne a publié ce vendredi les résultats très attendus des tests de résistance des banques de l'UE.
L’autorité bancaire européenne a publié ce vendredi les résultats très attendus des tests de résistance des banques de l’UE. (Crédits : EBA)
L’Autorité bancaire européenne et la BCE se sont dites satisfaites vendredi des résultats des banques de l’UE aux tests de résistance qui mesurent leur capacité à encaisser une sévère récession. Les banques britanniques, notamment Barclays, ont obtenu les moins bons résultats. Les banques françaises s’en sortent mieux, mais Société Générale est en bas de classement.

L’Autorité bancaire européenne (ABE) a rendu public ce vendredi 2 novembre le résultat des tests de résistance menés sur 48 banques de l’Union européenne, dont six françaises : BNP Paribas, Crédit Mutuel, BPCE, Crédit Agricole, La Banque Postale et Société Générale. L’ABE a souligné que les banques européennes ont des bilans nettement plus solides qu’il y a quelques années, du fait d’un certain nombre de mesures imposées par les régulateurs pour les forcer à renforcer leurs fonds propres.

« Le résultat des tests de résistance montre que les efforts des banques pour solidifier leur base capitalistique ces dernières années ont renforcé leur capacité à résister à des chocs importants », a commenté Mario Quagliariello, le directeur des analyses et statistiques économiques à l’ABE.

Sur les 48 banques de l’UE, aucune n’est tombée le ratio de fonds propres durs (Common Equity Tier 1 ou CET1) plancher de 5,5% dans le scénario testé d’une sévère récession, accompagnée de turbulences sur les marchés.

La Banque centrale européenne (BCE) s’est également félicitée de ces résultats, concernant les 33 banques de la zone euro, qui représentent 70% des actifs bancaires de la zone.

« Les 33 plus grandes banques directement supervisées par la BCE ont amélioré leur capacité de résistance aux chocs financiers ces deux dernières années. En dépit d’un scénario adverse plus sévère que lors de l’exercice 2016, le ratio CET1 moyen de ces trente-trois banques, au terme d’une période de trois ans de tensions, s’élève à 9,9 %, un niveau supérieur au chiffre de 8,8 % obtenu il y a deux ans », a souligné la BCE dans un communiqué.

Elle a rappelé qu’elle avait déjà testé, plus tôt cette année, les quatre banques grecques qu’elle supervise directement, avant la fin du programme d’aide à la Grèce.

Résultats satisfaisants des banques françaises

Du côté des banques françaises, ce sont les mutualistes qui ont les meilleurs résultats : le groupe Crédit Agricole a un ratio de 10,21% dans le scénario extrême en 2020, le groupe BPCE (Banques Populaires Caisses d’Épargne) de 10,68%, le Crédit Mutuel remporte la palme à 13,18%.

Le Crédit Mutuel a estimé que les résultats « confirment la solidité financière, la pertinence du modèle de développement et la bonne santé générale du groupe. »

Certains sont cependant bien en dessous de la moyenne européenne. BNP Paribas ressort avec un ratio de 8,64%, La Banque Postale de 8,22%.

Les résultats des stress tests de l’ABE « confirment la solidité du bilan du groupe et la qualité de sa politique de risque », s’est toutefois félicité BNP Paribas dans un communiqué.

La Société Générale est la dernière des françaises, un cran en dessous, à 7,61%, clairement dans le bas du classement.

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[Le ratio de fonds propres CET1 (« fully loaded », autrement dit non phasé, sans transition) des banques françaises en cas de scénario adverse. Crédits : ABE]

Barclays lanterne rouge

Cependant, les moins bonnes performances sont signées par des banques britanniques et allemandes. Ainsi Barclays affiche un ratio CET1 de 6,37% dans le cas du scénario extrême en 2020, Lloyds Banking de 6,8%. Royal Bank of Scotland s’en sort mieux à 9,92%.

La banque régionale allemande Norddeutsche Landesbank voit son ratio de capitaux propres tomber à 7,07%. Deutsche Bank, qui suscitait des craintes après trois pertes annuelles consécutives, ne s’en sort pas si mal avec un ratio de 8,14%. Commerzbank fait encore mieux à 9,93%.

Seules les plus grandes banques italiennes étaient soumises à ce test, comme Intesa (10,40%), UniCredit (9,34%). Les plus petites, qui ploient encore sous une montagne de créances douteuses, comme Monte dei Paschi, qui avait obtenu les plus mauvais résultats lors de la précédente vague en 2016, n’étaient pas concernées. La Banco BPM ressort avec un ratio assez médiocre de 6,67%.

Un examen plus « dur » que le précédent

Le test précédent avait été publié en 2016. L’exercice de cette année, qui se veut plus sévère, a vu l’arrivée d’une nouvelle règle comptable dite IFRS 9, obligeant les banques à intégrer plus vite à leur bilan des pertes probables sur des crédits ou autres actifs financiers à risque. Elle doit contraindre les banques à détenir davantage de fonds propres,

L’Autorité bancaire a souhaité appliquer des règles plus strictes sur les créances douteuses, les amendes et les turbulences de marchés comme chocs à encaisser par les établissements de l’Union, en raison des événements récents dans le secteur.

Par Delphine Cuny et Estelle Nguyen  | 

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