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17/01/2018

Philippe Mudry

On ne pourra contester à Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel Arkéa, la constance dans la stratégie, ni lui dénier le goût du risque.

Car sa décision d’engager son établissement dans un processus de divorce d’avec le groupe Crédit Mutuel en comporte de sérieux, y compris pour lui.

Un conseil d’administration d’Arkéa est convoqué ce matin pour donner mandat à ses dirigeants de doter l’entité d’un statut de « groupe bancaire coopératif et mutualiste indépendant ».

Dans la foulée, les trois fédérations qui composent Arkéa, de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central, réuniront leurs conseils, sachant que la troisième devrait décider de demeurer au sein du groupe Crédit Mutuel.

L’initiative d’Arkéa constitue un pas de plus dans la stratégie de rupture impulsée par son président depuis plusieurs années.

Mais contrairement aux précédents, de nature essentiellement juridique, celui-ci n’est nullement consensuel car ses conséquences en termes d’activité sont importantes.

Les syndicats s’en sont particulièrement émus, s’agissant surtout des conséquences de l’abandon de la marque Crédit Mutuel qu’impliquerait de facto une rupture.

Cet abandon serait d’autant plus difficile à gérer, notamment auprès des clients, que le Crédit Mutuel ne manquerait pas d’ouvrir, sur les terres des sécessionnistes, des agences sous sa propre marque.

Autres conséquences à prendre en compte, des contraintes en capital plus lourdes, l’obtention des pouvoirs publics, pas forcément bien disposés, d’une loi pour créer la nouvelle entité, et de la Banque de France, guère favorable à cette évolution, d’un agrément bancaire.

C’est une course d’obstacles longue et difficile qui attend les rebelles du Crédit Mutuel.

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