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Jade Grandin de l’Eprevier 08/02/2017 L’AGEFI Quotidien / Edition de 7H

L’organisation syndicale dénonce un plan social déguisé dans le secteur bancaire.

Le syndicat Force ouvrière banques et sociétés financières (FO Banques) a souhaité hier «alerter l’opinion publique et le gouvernement» sur une future «catastrophe sociale» dans le secteur bancaire. «Les patrons refusent d’en parler», a déploré lors d’une conférence de presse Sébastien Busiris, responsable de la fédération FO Banques. L’emploi bancaire diminue à raison de 1% par an en moyenne en France, encore aidé par les départs naturels à la retraite. Chaque réseau ferme en moyenne 50 à 60 agences par an, à commencer par les plus petites. Mais plusieurs évolutions font craindre aux organisations syndicales une accélération des suppressions de postes.

Principale source d’inquiétude : l’intelligence artificielle. A ce jour, seul le Crédit Mutuel-CIC a déployé le logiciel Watson d’IBM, sans donner une estimation de son impact sur l’emploi. Néanmoins, «tous les groupes bancaires ont été démarchés par des fournisseurs de logiciels similaires ou en ont approché», affirme Sébastien Busiris. La conseillère virtuelle «Amelia» créée par l’éditeur de logiciels Ipsoft permet par exemple «d’entendre, d’analyser une question et d’y répondre vocalement». La banque suédoise SEB a décidé en octobre dernier de la mettre au contact de ses clients. FO banques estime que d’ici cinq à dix ans la clientèle «standard» pourra être gérée par ce type d’avatar, menaçant 25.000 à 30.000 postes de conseillers bancaires en France. Et si certains groupes affirment vouloir garder une «présence sur le terrain, celle-ci ne passe pas forcément par un conseiller physique, illustre Dominique Manissier, représentant syndical au Crédit Agricole, il peut s’agir uniquement de tablettes tactiles, de visio-conférence».

Deuxièmement, le syndicat reproche aux banques de ne pas respecter leurs engagements de non-suppressions de postes et de reconversion des employés. D’une part car «les employés en mobilité peuvent attendre deux à trois ans pour un poste». D’autre part car «il n’y a jamais eu autant de licenciements pour raisons disciplinaires», assure Pascal Lagrue, responsable adjoint de la fédération, qui dénonce une «généralisation des motifs fallacieux» comme la déontologie, l’incompatibilité d’humeur, la perte de confiance, l’atteinte à l’image de l’entreprise sur un réseau social, etc. «Par le passé, cela aurait valu une remontrance, un blâme, au pire une rétrogradation», a poursuivi le syndicaliste. Mais la mise en place «d’objectifs comportementaux permet d’atteindre n’importe quel salarié».

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