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Recul de l’âge légal de départ (de 60 à 62?ans), allongement de la durée de cotisation requise pour toucher une retraite à taux plein (de 41,5 à 43 ans), augmentation du taux de cotisation… les réformes menées en 2010 et 2014 ont radicalement transformé le système de retraite français. Egalement révisés, les régimes complémentaires ont vu leurs rendements diminuer nettement. Quelles conséquences ces changements auront-ils sur les retraites à venir?? C’est ce que tente d’évaluer une récente étude de la Drees qui simule les trajectoires sur le marché du travail de quatre générations nées en 1950, 1960, 1970 et 1980.

Un rééquilibrage des comptes, à quel prix ?

Selon les auteurs, la masse de prestations versées par l’ensemble des régimes devrait diminuer d’un point de PIB en 2020 (soit 22,3?milliards d’euros). Dans le même temps, le montant des cotisations versées par les actifs augmente. Le conseil d’orientation des retraites (COR) indique dans son rapport de juin 2016 que l’équilibre des comptes pourrait être atteint dès le milieu des années 2020. Sans surprise, ce rééquilibrage des comptes se fera au prix de conditions de retraite dégradées.

L’âge moyen de départ à la retraite serait repoussé de deux ans en moyenne.

Les personnes nées en 1980 passeraient alors 26,3?années en retraite. Or, selon le principe d’équité défini par la loi du 21?août?2003, qui pose que les gains d’espérance de vie doivent être partagés entre travail et retraite dans des proportions deux tiers/un tiers, elles auraient dû avoir droit à 27,2?années.

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Des pensions à la baisse

La pension cumulée sur le cycle de vie baisse de 4,5 ?% en moyenne par rapport au scénario sans réformes.

La pension cumulée sur le cycle de vie (somme des pensions perçues sur l’ensemble de la période de retraite) baisse quant à elle de 4,5 ?% en moyenne par rapport au scénario sans réformes. Le gain lié à la prolongation d’activité (acquisition de droits supplémentaires, meilleur salaire de référence) ne compense pas la perte de pension due au recul de l’âge du départ en retraite. La génération 1970 est la plus touchée?: –?6?%, contre –?1,5?% pour la génération 1950 et –?4,5?% pour la génération 1980.

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Les réformes affectent plus durement les bas salaires

Les personnes hors emploi et à bas salaires sont particulièrement pénalisées par les réformes puisqu’elles voient leur pension cumulée diminuer respectivement de 10 et de 6 %. Ces personnes, qui ont souvent des carrières incomplètes et du mal à se maintenir sur le marché du travail en fin de carrière, auront donc encore plus de mal à percevoir une pension d’un montant décent. Au contraire, les hauts salaires ne voient leur pension diminuer que de 4 %.

La réforme de 2010 augmente même les pensions des personnes appartenant au quartile de salaire le plus élevé de 0,8 %. Etant plus proches du marché du travail, les hauts salaires compensent plus facilement la baisse de la durée passée en retraite par l’acquisition de droits supplémentaires et un meilleur salaire de référence. La réforme de 2014 limite toutefois la casse pour les travailleurs défavorisés, en abaissant le seuil de revenu permettant de valider un trimestre de 200 heures Smic à 150 heures Smic. Le constat de la Drees n’en est pas moins net : le sauvetage du système des retraites se fait au prix d’une augmentation des inégalités entre les retraités.

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AUDE MARTIN   capture-decran-2017-01-09-a-11-43-12

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