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La guerre fratricide qui mine depuis plus de trois ans le Crédit mutuel prend une nouvelle tournure. Alors que les fédérations de Bretagne et du Sud-Ouest réunies au sein du Crédit mutuel Arkéa veulent rompre avec le reste du groupe pour obtenir leur indépendance, la Confédération nationale du Crédit mutuel (CNCM) avait jusqu’à présent refusé d’envisager cette sortie. Ses prises de positions se limitaient à une défense de l’unité du groupe.

Mais, pour la première fois, le conseil d’administration de la Confédération, qui s’est tenu mardi 19 juin, a évoqué une possible désaffiliation d’Arkéa. Les conditions fixées pour une sortie s’annoncent toutefois dissuasives.

La Confédération estime en premier lieu qu’elle est « la seule, en vertu de la loi, à pouvoir prononcer une telle désaffiliation eu égard aux missions qui lui sont confiées ». Elle ne reconnaît donc pas à Arkéa la possibilité de quitter le groupe unilatéralement.

Conditions très couteusesQuant aux conditions, elles seraient très coûteuses pour la banque implantée dans l’Ouest de la France. La confédération a mandaté la banque Lazard pour évaluer les conséquences financières d’une sortie du groupe. Le chiffre final n’a pas été dévoilé, mais le groupe réclamera dans le cadre d’une désaffiliation une « rétrocession » d’une partie des 3,5 milliards d’euros de réserves accumulées au sein d’Arkéa. Une restitution au titre du « bénéfice de mutualisation » dont a profité la banque régionale en se développant dans le giron de Crédit mutuel.

S’ajoutera à cette somme une demande d’« indemnisation du Crédit mutuel pour les dommages créés, en particulier la nécessité de redéployer son réseau dans le Sud-Ouest et en Bretagne » si Arkéa devient une banque concurrente. Cette nécessité d’ouvrir de nouvelles agences sous la marque « Crédit mutuel »étant, selon la Confédération, « rendue nécessaire par l’obligation de continuité territoriale,…

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