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Le Crédit Mutuel du Massif Central, une des trois fédérations du CM Arkéa, ne rejoindra pas le CM11-CIC, le concurrent de l’Est, sans l’accord du groupe breton. C’est la réponse de Jean-Pierre Denis, président du Crédit Mutuel Arkéa qui réagit vivement à ce qu’il a appelle un « putsch ».

Que vous inspire cette volonté du Crédit Mutuel du Massif Central de quitter le Crédit Mutuel Arkéa ?
Nous n’avions pas imaginé que cette fédération opère un changement de ligne aussi soudain que radical sans l’annoncer avant et sans l’expliquer après. Nous sommes d’autant plus surpris que nous avions établi avec les dirigeants du Crédit Mutuel du Massif Central une relation ancienne basée sur la confiance et la transparence. Les décisions importantes que nous avons prises sur le dossier confédéral ont été prises ensemble. Je ne leur conteste pas la liberté de changer d’opinion mais nous aurions apprécié un peu plus d’élégance et de reconnaissance. Le CM Arkéa a toujours soutenu le développement du CMMC à travers les mécanismes de péréquation et de solidarité financière. Ils ont révoqué le directeur général sur place dans des conditions inutilement agressives et vexatoires. Et ils ont remplacé ce dirigeant par le directeur général d’une des fédérations du CM11-CIC. Celui-ci a reçu une feuille de route très claire qui est d’organiser la bascule vers le groupe CM11-CIC au 1<md+>e<md+>r janvier 2019. L’objectif de ce coup de force était donc bien de mettre la main sur l’une des fédérations du CM Arkea.

Quelle va être votre riposte ?
Nous sommes dans une situation à la fois inédite et insolite. Mais le métier bancaire s’exerce dans un cadre légal et réglementaire très précis. Comment peut-on imaginer qu’une personne qui n’a pas été désignée par le CM Arkéa puisse engager dans des décisions très concrètes un groupe dont il ne fait pas partie et en dehors de toute forme de mandat. Par ailleurs, ni le code monétaire ni les statuts du CM Arkéa ne permettent à une fédération de quitter notre groupe de sa propre initiative. Pourquoi alors ne pas reconnaître un droit équivalent au CM Arkéa qui aimerait aussi pouvoir dire qu’il quitte la confédération nationale. Nous avons une responsabilité réglementaire à l’égard de l’activité bancaire du Crédit Mutuel du Massif Central. Nous allons mettre en sécurité cette fédération qui continuera de faire partie intégrante du CM Arkea. Le Massif Central, ce n’est pas le Far West.

L’Autorité de la concurrence vient de conclure que le groupe Crédit Mutuel constitue une entreprise unique au regard du droit de la concurrence. Comment réagissez-vous à cet avis qui vous est défavorable ?
Cette autorité a toujours dit que le CM Arkea et le CM11-CIC étaient deux entreprises concurrentes. Pourquoi cette autorité indépendante a-t-elle modifié sa position alors que ni le droit ni la réalité économique n’ont changé ? Cette décision suscite chez nous un profond malaise.

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