La banque entre au capital de Vermeg, éditeur de progiciels financiers.
Elle mise sur leur développement à côté des logiciels maison des banques et des assureurs.

Le Crédit Mutuel Arkéa, dont l’originalité du modèle repose sur les activités en « marque blanche » qu’il fournit à des clients entreprises, élargit son périmètre en investissant dans une société spécialisée dans les logiciels financiers. La banque vient en effet de prendre une participation de 19,5 % au capital de Vermeg, un éditeur de progiciels pour les assureurs, banques privées, « asset managers », dépositaires et banques centrales.

Concrètement, les logiciels fournis par cet éditeur permettent de réaliser la gestion administrative des contrats d’assurance, de la souscription à leur dénouement. Ils sont également utilisés par les conseillers bancaires, par exemple pour prendre des rendez-vous clients, ou permettent encore de gérer la conservation des titres ou le « collateral management ». Quelque 150 clients, parmi lesquels Suravenir (filiale d’Arkéa), Allianz Life, Barclays Vie, Banque Privée 1818 ou Carmignac Gestion et plusieurs banques centrales, ont recours à ces services.

« Les secteurs de l’assurance et de la banque ont largement développé leurs solutions maison, mais au moment où ils doivent les renouveler, ces acteurs sont de plus en plus nombreux à vouloir recourir à des progiciels d’éditeur pour tout ou partie de leurs portefeuilles et à passer des appels d’offres », explique Tarak Achich, le directeur des activités B to B du Crédit Mutuel Arkéa. La digitalisation de la finance et les exigences réglementaires contribuent à cette externalisation.

Synergies commerciales

Pour la banque mutualiste, il s’agit donc de surfer sur cette dynamique, mais aussi de développer des synergies commerciales. Le Crédit Mutuel Arkéa, dans son activité de services pour compte de tiers, propose à des sociétés de la sphère financière d’être leur sous-traitant en matière d’épargne financière (assurance-vie, PEA, comptes- titres…), via sa filiale ProCapital. Il prévoit désormais de fournir un service plus complet, clefs en main, en s’associant à Vermeg. « Si un assureur lance un appel d’offres pour un nouveau progiciel, nous pouvons lui proposer, avec ProCapital, une solution pour gérer la totalité de la gestion administrative de son activité par nos propres équipes : la saisie, la gestion des sinistres ou les obligations réglementaires comme la recherche des contrats en déshérence », détaille Tarak Achich. Vermeg, créé en 1993 par l’entrepreneur franco-tunisien Badreddine Ouali, était jusqu’à présent détenu par ses partenaires fondateurs. La société, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 53 millions d’euros en 2016, veut profiter du soutien financier d’Arkéa pour renforcer sa présence en Europe par croissance externe.

V. Ch., Les Echos