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Les représentants des syndicats de l’UES Arkade du Crédit Mutuel Arkéa CFDT, CGT, Unsa et SNB ont écrit aux administrateurs. Mercredi 17 janvier matin se tient un Conseil d’administration du Crédit Mutuel Arkéa.

Les représentants des syndicats de l’UES Arkade du Crédit Mutuel Arkéa CFDT, CGT, Unsa et SNB ont écrit aux administrateurs de la banque. «?Le conflit confédéral vient de s’accélérer et prend désormais une tournure inquiétante. En notre qualité de représentants des salariés, nous vous alertons sur l’avenir de notre groupe mutualiste et la pérennité de nos emplois. En effet, cette entreprise est aussi la nôtre, nous l’avons construite ensemble et tout comme vous, nous y sommes attachés.?»

Selon eux, le 8 décembre lors du conseil d’Administration de la Fédération Bretagne, «?le président Jean-Pierre Denis aurait pris le contre-pied de toutes ses annonces précédentes en déclarant que l’autonomie était désormais plus importante que la conservation de la marque Crédit Mutuel?; cette annonce a aussi surpris et troublé nombre d’administrateurs. Cette inquiétude s’est encore amplifiée depuis la tenue d’une réunion le 18 décembre réunissant de hauts cadres du Crédit Mutuel Arkéa et les directeurs de filiales. Les comptes rendus qui en sont faits ont accrédité une rupture très rapide du Crédit Mutuel Arkéa de l’Organe Central auquel nous sommes juridiquement rattachés.?»

«?L’autonomie ne semble plus la finalité?»

Ils ajoutent?: «?Soyons clairs, l’autonomie du Crédit Mutuel Arkéa ne semble plus la finalité. L’objectif semble désormais l’indépendance hors de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel. Or notre place au sein du Crédit Mutuel nous garantit l’usage d’une marque qui fait référence à nos valeurs et bénéficie de la meilleure notoriété dans le paysage bancaire français. Elle assoit la sécurité financière des sociétaires notamment par un dispositif de solidarité efficace propre aux valeurs de notre organe mutualiste. Sur les places financières, elle permet une appréciation favorable des agences de notation en bénéficiant de la force du Crédit Mutuel.?»

«?Notre notation sur la place financière?»

Pour les syndicats, «?en revanche, la sortie du Crédit Mutuel Arkéa de la Confédération Nationale de Crédit Mutuel (CNCM) crée de lourdes incertitudes?: l’avenir des parts sociales, constituante majeure de nos fonds propres est flou, l’accord d’un agrément bancaire si nous devenions indépendants n’est à ce jour pas garanti, notre notation sur la place financière serait révisée de manière négative.?»

«?La confusion serait totale?»

CFDT, CGT, Unsa et SNB demandent le maintien au sein du Crédit Mutuel. «?Que deviendrait notre gouvernance?? Quelles seraient les conséquences sur nos conseils d’administration???» soulignent-ils. «?Le risque de voir s’implanter des agences «?Crédit Mutuel?» sur nos territoires après notre départ du groupe mutualiste est réel et confirmé par la CNCM si un tel scénario de sécession se réalisait. Ce danger n’existe pas aujourd’hui en raison des règles statutaires de territorialité. Face à de nouvelles agences, la confusion serait totale pour nos sociétaires et clients. […] Plus que jamais, nous en appelons à toute la force de vos convictions afin de maintenir notre groupe Crédit Mutuel Arkéa au sein du Crédit Mutuel.?»

La direction : « Un mandat pour préserver l’autonomie du groupe »

Du côté de la direction du CMB Arkéa, on apporte un démenti aux propos des syyndicats : « Nos dirigeants ont bien reçu un mandat pour préserver l’autonomie du groupe. Nous sommes dans une semaine de consultation au sein des institutions CMB Arkéa et ce afin de conserver le statut de groupe bancaire coopératif et mutualiste. Les syndicats ont écrit à la direction du Crédit Mutuel et au crédit Mutuel Arkéa justement pour connaître la position et les orientations que la présidence du Crédit Mutuel Arkéa serait amenée à porter auprès de son conseil d’administration pour conserver l’autonomie de notre groupe au sein du Crédit Mutuel. »

Pour le Crédit Mutuel Arkéa, « en aucun cas, même si la banque perdait l’appellation Crédit Mutuel, il ne s’agit de l’abandon du statut mutualiste. »

Demain, mardi 16 janvier, la banque attend la décision de la Cour d’appel de Paris relative à la possibilité ou non pour la Confédération nationale du Crédit Mutuel de se transformer en société, en vue de devenir ensuite un établissement de crédit. La CNCM conteste un jugement rendu le 19 janvier 2016 par le Tribunal de Grande Instance de Paris : le TGI avait considéré que cette réforme ne pouvait se tenir sans l’accord du Crédit Mutuel Arkéa.

 « Un groupe bancaire coopératif et mutualiste indépendant »

Mercredi 17 janvier matin se tient un Conseil d’administration du Crédit Mutuel Arkéa. Dans un communiqué aux salariés ce lundi matin, la direction de la banque précise : « Depuis plusieurs mois, les initiatives et les pressions de la Confédération se multiplient, visant à centraliser le Crédit Mutuel Arkéa en portant atteinte à son autonomie, son fonctionnement et son développement. Le conseil d’administration du groupe se prononcera donc sur le mandat donné aux dirigeants pour engager toutes les actions permettant à notre groupe de préserver sa liberté d’entreprendre, en obtenant le statut d’un groupe bancaire coopératif et mutualiste indépendant, distinct du reste du Crédit Mutuel. Il délibèrera également sur l’ouverture d’un processus de consultation des fédérations et des caisses locales sur ce projet. Les conseils d’administration des fédérations du CMB et du CMSO se tiendront ensuite le vendredi 19 janvier, et la fédération du CMMC sera également invitée à se prononcer sur ce processus. »

 

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