Arkéa : pas de vote sur l’indépendance avant 2019

Siège social Crédit mutuel Arkéa.
Siège social du Crédit mutuel Arkéa. – Herve RONNE/REA

Le groupe mutualiste espérait faire voter cet automne ses administrateurs sur son projet de divorce du groupe Crédit Mutuel. Mais il faudra attendre « quelques mois de plus » constate dans une note l’agence Moody’s.

Les investisseurs suivent le conflit depuis au moins trois ans. Pour en connaître l’issue, ils devront sans doute patienter davantage. Depuis 2014, le Crédit Mutuel Arkéa (CMA), qui regroupe les fédérations de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif central, et la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM) – l’organe central du Crédit Mutuel – se livrent à un  interminable bras de fer , Arkéa cherchant à quitter le groupe Crédit Mutuel.

« Courant 2019 »

Après un premier vote de principe au printemps dernier, un nouveau vote des administrateurs des caisses locales du Crédit Mutuel Arkéa devait intervenir cet automne, avait expliqué CMA. Ils sont cette fois appelés à se prononcer sur le projet technique de séparation. Mais ce vote n’interviendra que « courant 2019 », indique une note publiée mardi par Moody’s, sans se montrer plus précise sur la date. « Nous ne nous attendons pas à ce que le document final soit soumis aux conseils d’administration des banques locales avant encore quelques mois », indique l’agence de notation financière.

Maîtrise du calendrier

Ce décalage intervient car la banque mutualiste est engagée dans un dialogue technique avec les autorités bancaires françaises et européennes. Ces dernières lui ont demandé de mettre sur pied un «document qui décrira en détail les conditions et implications d’un scénario de sortie », rappelle Moody’s. Le projet d’Arkéa avance donc  au rythme des questions posées par les autorités. « Les échanges sont toujours en cours et les votes auront lieu lorsque nous aurons l’assurance que les régulateurs disposent d’un dossier complet », précise Arkéa.

L’agence de notation – qui a placé CMA sous « revue négative » en novembre 2017 – se tient informée tous les trois mois de l’état d’avancement du projet.

Obstacles à franchir

Par ailleurs, la note de Moody’s passe en revue les « nombreux obstacles » qu’Arkéa devrait franchir pour mener à bien son projet. Sans suggérer qu’ils seraient insurmontables, elle ne cache rien de leur complexité. En particulier, la CNCM a affirmé en juin dernier qu ‘elle devrait donner son aval sur une sortie de CMA . Une forme de droit de veto contestée par Arkéa.

Moody’s se montre prudent sur la question, mais estime que les parties devront tôt ou tard négocier. « Il est douteux que CMA puisse sortir du groupe de façon unilatérale sans entrer dans un processus de négociation avec la Confédération », anticipe l’agence. De quoi faire encore durer le bras de fer.

EDOUARD LEDERER  Le 12/12 à 08:37
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