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Le Comité central d’entreprise (CCE) de la banque régionale a remis un avis défavorable au projet de sortie de l’ensemble Crédit Mutuel. Les élus, et les syndicats Cfdt, Snb et Unsa, ont déploré le « flou juridique » du projet et les incertitudes sur l’emploi. La direction d’Arkéa a pris acte mais assure que le processus suit son cours, avec une nouvelle consultation des caisses locales avant la fin de l’année.

L’avis défavorable rendu par le Comité central d’entreprise (CCE), ce jeudi 18 octobre, sur le projet de scission du Crédit Mutuel Arkéa n’est pas une immense surprise. Le divorce est consommé depuis des mois entre la direction, les élus du personnel et les syndicats. Un avis rendu dans le cadre du processus d’information consultation des instances représentatives du personnel de la banque régionale, qui regroupe les fédérations de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif central, et emploie près de 10.000 personnes.

« Les organisations syndicales Cfdt, SNB, Unsa, dans une déclaration commune lors du Comité Central d’Entreprise de ce jour, 18 octobre 2018, ont appuyé les avis défavorables des instances centrales (CPC-HSCT et CCE) au projet de scission du Crédit Mutuel Arkéa de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel. Pour les trois OSR [organisations syndicales représentatives], le projet porté par les dirigeants demeure dans un flou juridique et ne lève aucune incertitude sur le devenir économique et social du groupe » ont-elles indiqué dans un communiqué.

Elles s’inquiètent pour l’emploi et observent qu’à ce jour « aucune étude n’a été menée concernant l’impact pour les salariés du groupe d’une rupture avec la CNCM, sur la perte de la marque ou d’une implantation de nouvelles fédérations sur les territoires aujourd’hui dévolus à Crédit Mutuel Arkéa« .

Les syndicats déplorent par ailleurs la « dégradation du climat social » et les « dénigrements » qu’ils subissent au sein de l’entreprise.

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Imperturbable, la la direction d’Arkéa a dit « prendre acte » de cet avis dans un communiqué.

« Cette phase de consultation étant désormais achevée, le groupe va poursuivre la mise en œuvre opérationnelle du projet » ajoute-t-elle.

Le groupe qui se fait désormais appeler Arkéa tout court assure avoir « des échanges réguliers avec les régulateurs en vue de finaliser le schéma technique » qui sera soumis au vote des caisses locales, prévu initialement avant la fin de l’année.

« Selon le rapport d’expertise du cabinet Syndex, mandaté par les IRP [instances représentatives du personnel], il ressort qu’une très large majorité des salariés consultés affirment leur confiance dans la direction pour mener à bien le projet d’indépendance du groupe » fait valoir la direction.

Au printemps, les administrateurs des caisses locales avaient très largement approuvé (à 94%) le projet d’indépendance porté par la direction, le président Jean-Pierre Denis et le directeur général Ronan Le Moal.