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À l’occasion d’un Comité central d’entreprise qui se tenait jeudi, les élus du personnel d’Arkéa ont demandé le droit de se faire assister par un expert afin de juger de la viabilité du projet d’indépendance du groupe bancaire.

« On demande aux élus du personnel de se prononcer sur un projet qui reste vague, qui nous semble peu stabilisé et sur lequel pèsent, comme toujours énormément d’incertitudes. Avec le document que nous avons entre les mains ce n’est pas facile ». Bien que soumis à une clause de confidentialité, quelques représentants du personnel d’Arkéa ont exprimé leur frustration à l’issue du Comité d’entreprise qui se tenait ce jeudi. Ils considèrent « sommaire et succinct » le projet de nouveau schéma imaginé par Arkéa quand il sortira du giron du Crédit mutuel qui leur a été présenté par la direction. Rappelons que la banque bretonne propose de centraliser les activités bancaires au sein d’Arkéa qui conserverait son statut de société anonyme coopérative. Les caisses locales perdraient, quant à elles, leur statut de banque.

Le directeur général Ronan Le Moal n’est pas venu au CCE alors qu’il présente le projet à tout le monde sur Twitter. Il était représenté par le directeur des ressources humaines mais ce dernier pilotait la réunion en video-conférence depuis les bureaux parisiens d’Arkéa sur les Champs-Élysées.

« Un document maigrelet »

 

« On nous a fourni un document de 34 pages dont à peine 20 vraiment utiles. C’est maigrelet pour une réforme de fond, dite historique. Et c’est vraiment peu pour un texte censé détailler les impacts sociaux, économiques et juridiques de la séparation », se désolent ces élus.

IIs sont d’autant plus frustrés que le document adressé par les dirigeants d’Arkéa à l’ACPR, l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution, est beaucoup plus copieux puisqu’il contient… 282 pages. « Ce n’est pas sérieux. Et il est injuste de nous imposer une clause de confidentialité car on en a appris plus par la presse que dans ce document », ajoutent les représentants du personnel.
Leur autre motif de mécontentement tient à la forme de la consultation. « Le directeur général Ronan Le Moal n’est pas venu au CCE alors qu’il présente le projet à tout le monde sur Twitter. Il était représenté par le directeur des ressources humaines mais ce dernier pilotait la réunion en video-conférence depuis les bureaux parisiens d’Arkéa sur les Champs-Élysées. Au moment où l’entreprise revendique la création d’une entreprise coopérative et territoriale, notre DRH se trouve à l’endroit qui symbolise le plus la centralisation, le parisianisme qu’Arkéa veut combattre », ironisent les élus.

Lors du CCE, les élus ont voté quatre résolutions à l’unanimité moins deux voix. Ils réclament notamment le droit de se faire assister par un expert afin de juger de la viabilité du projet. Ils demandent aussi le recours à l’instance chargée de la prévention des risques professionnels ainsi que le droit pour le secrétaire du CE d’ester en justice le cas échéant. Enfin et surtout ils ont adressé à la direction une série de questions portant particulièrement sur le coût de la séparation.

Le projet d’indépendance d’Arkéa continue aussi de provoquer des remous du côté de Rennes. Les administrateurs de la caisse Rennes Enseignement viennent de créer une association de défense du Mutualisme bancaire dont l’objectif est de convaincre les administrateurs d’Arkéa, avant le vote qui se tiendra en octobre, de voter contre la scission.

Publié le 07 juillet 2018 à 06h30

Le Télégramme