Cinq nouvelles offres bancaires devraient venir encore densifier un marché hexagonal pourtant déjà touffu. Ces nouveaux acteurs « made in France » vont s’adresser à des clientèles jeunes, ou à des patrons de PME. La France attire également les banques mobiles aux ambitions internationales.

Par Édouard Lederer Publié le 29/07

Le lancement en France de la fintech britannique Curve, encore à venir, est loin d’être un cas isolé. Dans les prochains mois, pas moins de cinq banques ou néobanques devraient venir densifier un marché déjà touffu. Selon un récent décompte opéré par KPMG, 19 de ces offres quadrillent désormais la France. Reste à savoir comment le marché se consolidera, sachant que derrière (ou à côté) de ces nouveaux acteurs figurent parfois les banques historiques. Revue de détail des prochains lancements prévus.

1. Les jeunes et les enfants d’abord

Les offres de néobanques dédiées aux adolescents fleurissent. Xaalys – lancée en avril dernier par une ancienne de Société Générale – devrait prochainement être rejointe par Pixpay, qui promet pour la rentrée l’avènement de « l’argent de poche nouvelle génération ». Il a levé 3,1 millions d’euros en mai dernier, auprès notamment de Rocket Internet et de business angels, dont des patrons de fintech comme Alexandre Prot (Qonto) et Jean-Charles Samuelian (Alan). Il a, par ailleurs, été sélectionné en juin pour rejoindre l’incubateur de La Banque Postale. Kard, qui se veut « l’alternative bancaire de la nouvelle génération » a levé une somme identique fin mai auprès, notamment, de Xavier Niel (Kima Ventures), ou de Francis Nappez (Co-Fondateur de BlaBlaCar). Si son statut ne lui permet pas de conserver les dépôts des clients, cette mission est confiée au Crédit Mutuel Arkéa, explique le site Cbanque.

2. La clientèle des PME au coeur des attentions

La clientèle des petites entreprises aiguise l’appétit des néo-banques qui l’estiment mal servie par les banques traditionnelles, en raison d’offres réputées trop complexes ou trop chères. Deux projets très différents sont actuellement dans les tuyaux : basée à Lyon, Prismea est en réalité issu d’un intrapreneuriat de la Société Générale. Fondée formellement en février dernier, cette entité doit utiliser les services de Treezor, la plate-forme de « bank as a service » rachetée l’an dernier par la banque de la Défense, explique « l’Agefi ». Egalement tournée vers les PME,  Margo Bank – dont le tour de table réunit des grands noms de la french tech –reste un projet très attendu. Il est un des rares à solliciter un agrément bancaire complet auprès de l’ACPR, le gendarme bancaire, et non une simple licence d’établissement de paiement.

3. La France terre de conquête

Deuxième économie de la zone euro, la France fait naturellement partie des plans d’expansion des nouvelles banques en ligne aux ambitions mondiales. Après l’allemand N26 ou le britannique Revolut, c’est son compatriote Starling Bank qui pourrait franchir la Manche. Cette banque mobile de plein exercice fondée en 2014 a levé 75 millions de livres en février dernier, en vue notamment d’une expansion à l’international. Sa dirigeante  Anne Boden, ancienne directrice des opérations d’Allied Irish Bank (AIB) a expliqué en début d’année sur son blog qu’elle comptait – Brexit oblige – ouvrir une filiale en Irlande pour disposer d’un passeport européen, et de là, cibler l’Allemagne et la France.

Edouard Lederer

https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/le-marche-francais-des-neobanques-va-encore-se-densifier-1041267

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