LE CERCLE – Dans la bataille qui voit se déchirer le Crédit Mutuel Arkea Bretagne et la Confédération nationale du Crédit Mutuel, Marylise Lebranchu, présidente de Restons mutualistes, plaide pour l’unité.
Il y a maintenant un an, les dirigeants du Crédit Mutuel de Bretagne-Arkea annonçaient l’indépendance comme inéluctable et immédiate, le projet solide et fiable.
Un an plus tard, c’est l’enlisement. Les autorités prudentielles n’ont toujours pas donné leur avis. Les 3.000 ou 10.000 pages du soi-disant projet Arkea, si souvent citées, ne sont toujours pas visibles. La Confédération nationale n’a, à ce jour, reçu aucun dossier de demande de scission, pourtant seul moyen d’ouvrir le processus. On nous annonçait que l’indépendance serait proclamée en décembre 2018 puis cet été… Et pourtant, toujours pas de projet public, toujours pas de débat contradictoire, toujours pas de vote. Ce n’est plus un projet, c’est l’Arlésienne…
Parallèlement, les dirigeants du Crédit Mutuel Arkea dépensent beaucoup pour subventionner l’équipe professionnelle de vélo en Bretagne, l’équipe de rugby à Bordeaux, l’Arena à Bordeaux, un bateau pour la course au large… Beaucoup d’argent et d’énergie dépensés pour effacer le sigle Crédit Mutuel et pour imposer la marque Arkea… Est-ce bien utile aux sociétaires ? N’est-ce pas un hold-up d’une marque construite par beaucoup de Bretons ?
Qu’est ce qui empêche Arkea de se développer au sein du Crédit Mutuel ? Rien, à ma connaissance !
La sécurité de l’épargne, la certitude de la bonne gestion de son portefeuille, un investisseur avisé, c’est ce que l’on demande à sa banque. La force du collectif mutualiste, c’est ça. Le Crédit Mutuel est l’une des plus grandes et plus sûres banques françaises et européennes, par sa taille, son bilan financier, ses engagements. Dans un environnement économique, financier et politique instable, le collectif rend plus fort, protège mieux ses sociétaires. C’est aussi cela, ce que j’attends de ma banque ! Qu’elle nous protège.
Les résultats du CMB sont bons, année après année. L’emploi progresse. Qu’est ce qui empêche Arkea de se développer au sein du Crédit Mutuel ? Rien, à ma connaissance ! C’est cela qui rend incompréhensible le projet de scission !
Si Arkea devenait indépendante, le lendemain, le Crédit Mutuel investirait lourdement pour recréer son réseau et lancer ses forces commerciales pour reconstruire sa place en Bretagne et en Aquitaine. Arkea devra alors dépenser beaucoup d’argent et d’énergie pour conserver ses positions et en acquérir d’autres face aux autres fédérations du Crédit Mutuel. 1 milliard, a minima, qui n’ira pas au développement de nos entreprises ou au soutien des projets des sociétaires.
Sortir du conflit par le haut
Il faut savoir arrêter un conflit quand il est inutile. Il faut reprendre la voie de l’unité, négocier pour sortir par le haut d’un conflit fratricide qui n’a que trop duré. Mais, en cas de refus, nous sommes prêts à un débat contradictoire devant tous les sociétaires. Depuis un an, nous avons su rassembler une équipe de grande qualité qui pourra défendre un projet mutualiste conforme aux valeurs du Crédit Mutuel de Bretagne tel qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, si besoin.
L’unité est une force. La diversité des cultures et des territoires en est une autre. Il est temps de retrouver ce chemin commun au sein du mutualisme bancaire dans le seul intérêt des sociétaires, des salariés du CMB, de la Bretagne et de l’Aquitaine. Il est plus que temps maintenant.
Marylise Lebranchu , ancienne ministre, est présidente de Restons mutualistes.
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