Plus d’un accident du travail mortel sur deux est un accident de la route, mais seulement 18% des chefs d’entreprise en ont conscience, selon une étude de l’assureur MMA.
Le risque routier reste sous-estimé en entreprise. C’est ce qui ressort de l’étude MMA sur la prévention de ce risque publiée ce lundi, dans le cadre des journées de la sécurité routière au travail (du 13 au 17 mai). Selon ce sondage mené par l’Ifop, dans le cadre de l’étude*, seuls 18% des dirigeants d’entreprise ont conscience que la première cause d’accident mortel dans le cadre du travail est l’accident de la route. Un chiffre très bas, et en baisse par rapport à l’année précédente, où 25% des chefs d’entreprise en avaient conscience.
« 500 personnes ont perdu la vie dans le cadre du travail l’an dernier, rappelait ce dimanche sur France Info Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Soit en exécutant une mission professionnelle, soit dans un trajet entre leur domicile et le travail. Il y a ici un enjeu tout à fait considérable, auquel s’ajoute le nombre de jours de travail perdus par les entreprises en raison d’un accident corporel de la circulation. On est entre cinq et six millions de journées de travail en fonction de l’origine des statistiques. C’est considérable et c’est un enjeu majeur pour les entreprises ».
Or, seulement 16% des chefs d’entreprise ont mis en place des campagnes de prévention en interne. « Les meilleurs élèves se trouvent dans le secteur du BTP, sans doute parce que leurs salariés doivent se déplacer », relève Cécile Lechère, en charge de la prévention des risques routiers au sein de MMA, dans Le Figaro.
La fatigue, une des premières causes d’accident
La fatigue est ainsi l’une des premières causes d’accidents de la route dans le cadre professionnel. La moitié des politiques de prévention menées dans les entreprises portent donc sur la diminution des trajets pour limiter ce risque. « La fatigue joue beaucoup, quand il y a des délais de livraison et qu’on doit conduire longtemps la nuit. Donc vous avez des entreprises qui ont mis en place, par exemple, un droit au roupillon. Un chauffeur a le droit, même s’il a des délais à respecter, de s’arrêter pour dormir 15 à 20 minutes et se reposer », explique Emmanuel Barbe.
Seulement 62% des dirigeants savent par ailleurs qu’ils peuvent être considérés comme responsables, en cas d’accident mortel sur un trajet professionnel. Ils ne sont que 42% à savoir qu’ils peuvent aussi être considérés responsables en cas d’accident sur un trajet domicile-travail. Ils sont en revanche bien plus au courant de l’obligation de désigner le salarié qui a commis une infraction avec un véhicule de l’entreprise.
*503 dirigeants interrogés du 1er au 8 avril 2019Pauline Ducamp
0 comments
Write a comment