Jean-Pierre Denis, le président du Crédit mutuel Arkéa. (Photo Le Télégramme)

Arkéa s’est imposé comme un acteur majeur du capital-investissement. Tel est le message que Jean-Pierre Denis, le président du groupe, a voulu faire passer, mardi matin, à l’occasion d’une conférence de presse consacrée à ses résultats 2018 dans ce secteur. C’est là le prolongement d’un choix stratégique qui remonte à une dizaine d’années. « Nous avons préféré cela aux obligations grecques », souligne Jean-Pierre Denis.

Les chiffres sont aujourd’hui éloquents : Arkéa consacre un milliard d’euros à ses fonds de gestion, soit 15 % de ses fonds propres, ce qui est bien supérieur aux ratios des autres établissements de la place. Il le fait à travers cinq « véhicules » qui ont ainsi investi 200 millions en 2018, multipliant par trois la moyenne des années précédentes, et qui disposent encore d’un peu plus de 400 millions de réserves. Ces investissements concernent les start-up et le digital, les PME et les ETI (entreprises de taille intermédiaire). « Nous nous associons plus à des équipes et à des familles qu’à des entreprises, » précise Jean-Pierre Denis. Ces prises de participation s’inscrivent généralement dans le long terme (jusqu’à dix ans).

Nous sommes minoritaires même si nous pouvons apporter jusqu’à 70 millions

« Nous sommes minoritaires même si nous pouvons apporter jusqu’à 70 millions, mais nous avons aussi des liens avec des fonds d’investissement qui, eux, ne font que du majoritaire », explique Marc Brière, président du directoire d’Arkéa-Capital. Si le groupe est prompt à revendiquer sa personnalité bretonne, elle est cependant moins marquée pour son activité de capital-investissement. Ainsi, seulement 34 % de son portefeuille de participations concerne des entreprises de sa région d’attache, contre 20 % pour l’Ile-de-France, 20 % pour les Pays-de-la-Loire et 9 % pour la Nouvelle-Aquitaine.

Et d’ailleurs, c’est sur cette dernière région que Jean-Pierre Denis a choisi de mettre le focus lors de sa présentation. « Le président du Conseil régional a identifié Arkéa comme un acteur particulier dans l’écosystème de sa région », affirme-t-il. C’est en tout cas en Nouvelle-Aquitaine qu’Arkéa a besoin de se consolider dans la perspective de la scission d’avec le Crédit mutuel que ses dirigeants veulent imposer. Un projet qui ne progresse guère. Le Télégramme est ainsi en mesure de révéler qu’une médiation secrète, menée sous l’égide du Secrétaire général du gouvernement, au second semestre 2018, a abouti à une impasse.

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