- Par Marie-Eve FRÉNAY
cbanque.com
Au moment où se tiennent des assemblées générales extraordinaires dont l’objet concerne le rattachement au CM11, les salariés du Crédit Mutuel Massif Central ont reçu de leur direction un courrier leur rappelant qu’ils « ne doivent pas interférer dans la gouvernance de leur caisse locale ».
Opposée au projet de scission d’Arkéa du groupe Crédit Mutuel, la fédération du Massif Central se prépare à rejoindre la caisse fédérale du Crédit Mutuel du groupe CM11 qui a approuvé fin juin le protocole de convergence proposé par le Crédit Mutuel Massif Central (CMMC). Les caisses locales doivent maintenant se prononcer sur les modifications statutaires qui résultent du rattachement au CM11. De fait, les sociétaires du CMMC sont en ce moment convoqués en assemblées générales extraordinaires.
Toutefois, même si elles sont en minorité, toutes les caisses du CMMC ne sont pas favorables au passage vers le CM11. En avril dernier, lors de la consultation de principe sur l’indépendance d’Arkéa, 6 caisses sur 30 du Massif Central s’étaient ainsi prononcées en faveur de la stratégie sécessionniste d’Arkéa. Et vraisemblablement, ces caisses maintiennent la pression. Pour preuve, les salariés de la fédération du Massif Central ont reçu un courrier, daté du 8 octobre et signé de Benoit Boulle, le directeur général de la caisse régionale du CMMC, et de Frédéric Ranchon, le président de la fédération et de la caisse régionale du CMMC, rappelant à l’ordre les collaborateurs prenant parti ouvertement sur le sujet.
« (…) Nous avons constaté que, dans certaines caisses, des salariés avaient pris une part active à donner une information orientée aux sociétaires allant jusqu’à leur demander de voter non, y compris le jour de l’assemblée générale. Plusieurs sociétaires nous ont informé qu’actuellement, dans certaines caisses locales, des collaborateurs font de même par téléphone ou lors d’entretiens, parfois avec le concours d’anciens administrateurs auxquels il est pourtant strictement interdit d’avoir accès aux listes de sociétaires », peut-on ainsi lire dans le courrier.
La séparation d’Arkéa est « inéluctable »
De fait, la direction appelle les salariés à la neutralité et procède « à quelques rappels simples pour la bonne compréhension de votre rôle dans le cadre de l’AGE et de son enjeu, mais surtout pour vous protéger ». Ainsi, les collaborateurs doivent « encourager les sociétaires à participer », sans les contacter « spontanément » au sujet de leur assemblée générale. Il est également « interdit de donner une quelconque indication ou consigne de vote […] dans un sens ou dans l’autre », détaille le courrier.
Le CMMC expose par ailleurs l’enjeu de ce vote qui ne semble pouvoir se solder que par l’approbation des nouveaux statuts, selon la direction. « Si l’assemblée générale de votre caisse approuve les modifications statutaires, elle pourra dès la date de convergence […] continuer à opérer en tant que caisse du Crédit Mutuel dans le respect des dispositions applicables. » En revanche, « si l’assemblée générale de votre caisse n’approuve pas ces modifications statutaires, celle-ci serait (…) en violation du cadre réglementaire qui lui est applicable ».
Dans ce courrier, les responsables de la caisse régionale du CMMC insistent également sur le processus « inéluctable » de la séparation avec Arkéa : « quel que soit le résultat des votes des assemblées générales extraordinaires en cours, aucune des caisses du Crédit Mutuel Massif Central – dont la vôtre – ne pourra être concernée ou participer au projet sécessionniste du Crédit Mutuel Arkéa », préviennent-ils.
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