A la demande des députés des Côtes-d’Armor Marc Le Fur (LR) et du
Finistère Didier Le Gac (LREM), une rencontre a été organisée ce
mercredi soir à l’Assemblée nationale avec des membres du cabinet de
Bruno Le Maire pour évoquer le dossier Arkéa. Parmi les hautsfonctionnaires
présents : Bertrand Dumont, l’homme qui suit de près le
dossier pour le ministre.
Accompagnés de leurs collègues finistériens Erwan Ballanant (Modem)
et Graziella Melchior (LREM), les quatre parlementaires ont, pendant une
heure, plaidé pour une banque bretonne indépendante, garante d’un
centre de décision – et donc des 7.000 emplois – qui reste dans la région.
Mais ils ont aussi écouté les représentants du cabinet, lors d’une réunion
d’une heure qualifiée de « positive » par Marc Le Fur.
Premier enseignement, « le ministère prend acte du divorce qui va
intervenir », explique au Télégramme le député costarmoricain. Surtout, la
procédure engagée par la direction d’Arkéa à l’issue du vote des caisses
« est faisable sur le plan technique et elle n’exige pas de nouveau texte.
Les textes actuels l’autorisent. » Enfin, le cabinet du ministre a assuré aux
élus bretons que la procédure permettrait de conserver le statut
coopératif de la banque. Autant de nouvelles qui devraient renforcer la
direction d’Arkéa dans son désir de scission.
« On est en danger ! »
Parallèlement, les salariés de la banque, réunis au sein du collectif
« Indépendance pour Arkéa », préparent une grande manifestation à Paris,
programmée pour le 5 avril prochain. S’ils savent qu’ils n’atteindront pas
les 15.000 participants, comme à Brest en 2016, « on espère quelques
milliers. Et si on dépasse les 5.000, ce serait bien », avance Antoine
Michaud, l’un des porte-paroles du collectif.
Le cortège partira de Bastille à 13h et se dirigera vers Bercy, où les
manifestants espèrent rencontrer Bruno Le Maire. Une initiative rare
dans le milieu bancaire. « Ce n’est pas commun, c’est vrai, mais on est
dans un moment historique et critique », souligne Antoine Michaud.
« Arkéa est un groupe qui s’est développé en toute autonomie depuis son
origine. On s’est développé en totale concurrence avec nos cousins du
CM-CIC. Si on rentre dans la confédération, les économies d’échelle vont
se faire et les pertes d’emploi également. On est en danger ! »
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