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Au siège du Crédit mutuel Arkéa, des salariés craignent pour leur emploi en cas

d’absorption par le Crédit mutuel de l’Est. Dans les agences aussi, on retrouve ce

sentiment.

Témoignages

« Si Arkéa ne réussit pas à prendre son indépendance vis-à-vis du Crédit mutuel de l’Est, ce sera la stratégie du boa constrictor. Peu à peu, ils vont nous serrer le cou, jusqu’à nous étouffer. » Au siège du groupe bancaire breton, Bruno Gourvil fait partie des salariés inquiets pour son avenir. Selon l’issue du combat qui oppose son employeur au CM11 – CIC, la fédération de l’Est.

Après trente ans de boîte, il craint un enchaînement des événements déjà vu ailleurs. « Quand le CM11 est arrivé à Nantes, ils ont commencé par externaliser les filiales, puis les ont éteintes peu à peu. »

Le service informatique, sans lequel une banque ne peut pas développer de nouveaux produits, « a été vidé de sa substance.D’un espace de créativité, ils en ont fait un simple système de distribution. »

Selon Bruno Gourvil, le schéma pourrait se reproduire pour le siège d’Arkéa, au Relecq-Kerhuon, près de Brest. Une inquiétude partagée par le maire, Yohann Nédélec. « Au-delà de l’aspect régional du dossier, qui est important, celui de l’emploi local est essentiel, estime-t-il. Pour le Relecq et la métropole brestoise. »

« Il y aura des fermetures »

Le siège d’Arkéa, avec sa salle des marchés disposant d’une vue sur mer, emploie 2200 salariés. Ce qui en fait l’un des plus gros employeurs privés de la région brestoise. Et chaque année, il construit de nouveaux bâtiments, embauche de nouveaux collaborateurs.

Si le sort du siège inquiète ses salariés, ceux des caisses locales ne sont pas forcément plus rassurés. Comme Romain, qui travaille dans la plus grande agence de Brest. « Le conflit, on en parle beaucoup entre nous, confie-t-il. Parce qu’il peut avoir un impact sur nos emplois. »

Les agences du CMB trouvent souvent un concurrent nommé CIC sur le trottoir d’en face. « Si les deux groupes bancaires ne font plus qu’un, il y aura des fermetures, chez eux, chez nous, chez tout le monde », craint Romain.

Une angoisse encore plus forte dans les filiales. Comme chez Suravenir, à Nantes, où travaille Thierry Laurent. « Nous sommes en doublon par rapport à ce que propose le CM11-CIC viales Assurances du Crédit mutuel », résume-t-il. Alors il ne se fait aucune illusion si un regroupement intervient. « Nous serons les premiers sacrifiés. »

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