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L’agence Standard & Poor’s s’inquiète des tensions au sein du groupe mutualiste et du risque de sortie du mécanisme de solidarité. La note de crédit d’Arkéa pourrait être dégradée de plusieurs crans en dessous de la catégorie « A ».

Crédit Mutuel Arkéa a beau mettre en avant la solidité de ses ratios financiers, l’agence de notation Standard & Poor’s s’inquiète des tensions avec l’organe central de la banque mutualiste qui pourraient conduire à un divorce. Dans une étude publiée ce mercredi matin, S&P indique qu’elle met sous surveillance négative la perspective de la note de Crédit Mutuel Arkéa, confirmée à « A-A1 », et qu’elle envisage de dégrader celle-ci de plusieurs crans, potentiellement en dehors de la catégorie d’excellence « A ».

« Toute indication que cet accès [au mécanisme de solidarité mutuelle entre membres du groupe Crédit Mutuel, ndlr] a disparu nous inciterait à reconsidérer l’appartenance au groupe de base de CMA (Crédit Mutuel Arkéa) et la péréquation de nos notes avec le profil de crédit du groupe « A ». Nous pourrions abaisser nos notes sur CMA par plus d’un cran si nous croyions que CMA n’étaient plus un membre essentiel de Groupe Crédit Mutuel, toutes choses étant égales par ailleurs » écrit l’agence dans sa note.

Un divorce n’est « pas le scénario central »

La semaine dernière, le conseil d’administration de Crédit Mutuel Arkéa, qui regroupe les fédérations de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central ont donné mandat aux dirigeants pour lancer un processus de consultation des caisses locales en vue de créer un groupe bancaire indépendant et distinct du Crédit Mutuel. Arkéa est prêt à renoncer à l’usage de la marque Crédit Mutuel, dénonçant un projet centralisateur de la Confédération de la banque mutualiste au profit du Crédit Mutuel-CM11, qui regroupe la banque CIC et 11 des 18 caisses régionales du groupe.

L’agence S&P a indiqué ne pas envisager de baisser la note de l’ensemble du groupe Crédit Mutuel et des autres entités clefs, qui est actuellement de « A/A-1 ».

La scission n’est pas son scénario central même si les événements de la semaine passée en augmentent la probabilité.

« Nous comprenons que seul un changement dans la loi française pourrait permettre à Crédit Mutuel Arkea d’opérer de manière indépendante, et nous ne pensons pas qu’un tel changement ait été amorcé », soulignent les analystes de S&P.

La question du schéma juridique d’une séparation « n’a pas été précisément étudiée » avait déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, lors d’une audition devant la commission des finances du Sénat, la semaine dernière. Il avait ajouté que l’ex-gouverneur Christian Noyer, qui avait été missionné sur le sujet, devrait rendre sous peu son rapport.

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