Les ordonnances viennent en complément des dispositifs mis en œuvre par les lois adoptées de 2013 à 2016 et nécessitent de disposer d’une bonne maîtrise théorique et pratique de celles-ci.
La phase d’appropriation de ces ordonnances, et dans quelques mois, des décrets et d’une éventuelle loi de ratification, s’avèrera donc particulièrement complexe et perturbante pour de multiples raisons :
- ces ordonnances sont techniques et denses ;
- légiférer par ordonnances est peu courant en droit du travail ;
- le calendrier est étalé dans le temps : certaines dispositions entreront en vigueur dès la parution des ordonnances lorsque d’autres bénéficient d’un délai de mise en œuvre différé ;
- de nombreux points se contredisent lorsque d’autres sont obscurs, voire parfois inexacts ;
- une pause législative s’imposait afin de permettre à chacun de s’approprier et comprendre les incidences des dernières lois dans leurs pratiques ou sur le terrain et de disposer des bilans et rapports que le Gouvernement s’était engagé transmettre au Parlement ;
- la structuration des ordonnances oscille entre textes isolés (et dispositions générales) et articulation entre Ordre public, Champ de la négociation collective et Dispositions supplétives ;
- des pans entiers du Code du travail font l’objet d’une nouvelle numérotation ;
- un accord d’entreprise ne peut pas permettre de décider de conserver les IRP en l’état, alors que le Gouvernement avait annoncé cette faculté qui n’a pas été reprise dans la loi d’habilitation ;
- les équilibres entre les niveaux de négociation sont profondément rompus.
par Olivier CADIC, Directeur département Conseil
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