L’Association française des banques (AFB) commerciales a « fermé la porte » à une augmentation générale des salaires en 2017, mercredi, à l’ouverture des négociations salariales de branche, ont indiqué jeudi des sources syndicales, qui jugent cette position « indécente » au regard des profits enregistrés.
« On n’est pas réellement entré dans la négociation », mais déjà la partie patronale « a fermé la porte » à une augmentation générale des salaires, la dernière datant de 1996, a déclaré à l’AFP Sébastien Busiris, secrétaire général de FO-Banques.
« Clairement, il n’y aura rien cette année encore », « on est vraiment dans la disette totale », a également regretté Régis Dos Santos, président du SNB/CFE-CGC.
Selon M. Busiris, l’AFB s’est justifiée en évoquant notamment les « taux de crédit très bas », qui limitent la profitabilité des établissements. « Ils ont épluché un oignon pour nous faire pleurer », alors que « les banques françaises font des résultats record cette année encore », a-t-il déploré.
L’AFB a pour sa part précisé à l’AFP avoir « écouté les propositions des organisations syndicales », mais ne pas avoir formulé de propositions. Elle « donnera sa position lors d’une prochaine réunion qui se tiendra le 16 décembre ».
« Il n’y a jamais eu d’augmentation générale des salaires effectuée lors des négociations de branche, seuls les minimas de branche sont concernés », a-t-elle ajouté, indiquant que les augmentations salariales relevaient du dialogue social dans les entreprises.
FO et le SNB ne se font guère d’illusions car les entreprises « jouent la rigueur à outrance » dans leurs négociations internes, ont-ils expliqué.
M. Dos Santos a cité l’exemple de la Société générale, qui « ne propose rien » si ce n’est « un +coup de booster+ sur l’actionnariat salarial », un procédé « abominable » car cela revient à faire des salariés « des actionnaires comme les autres ».
Alors que « la grogne s’amplifie », selon lui, le président du SNB dénonce « l’indécence des entreprises », qui fait craindre l’éruption de « mouvements spontanés » de la part de salariés mécontents.
Au-delà de la question salariale, M. Dos Santos demande au patronat d’engager « au moins un plan Marshall de la formation (…) pour garantir l’employabilité des agents » face au défi numérique.
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