Le 22.10.2016 à 15h47
La Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM) a demandé samedi aux dirigeants de son affilié Crédit Mutuel Arkéa (CMA) de renoncer à leur projet d’indépendance, sous peine que la procédure de sanction lancée à leur encontre aille à son terme.
Cette menace fait suite au vote interne rendu public vendredi des trois fédérations du CMA (Bretagne, Massif central et Sud-Ouest) qui se sont exprimées à une très large majorité pour une autonomie de leur groupe vis-à-vis de la CNCM. Dans son communiqué, celle-ci « rappelle que l’unité est toujours possible et qu’elle la prônera jusqu’au bout ».
Le trésor s’inquiète d’une autonomie d’Arkéa
« Cependant le temps presse et elle en appelle à la responsabilité des dirigeants du Crédit Mutuel Arkéa pour un retour au sein d’un Crédit Mutuel uni », souligne le texte. « En l’absence de volonté en ce sens des dirigeants du Crédit Mutuel Arkéa d’ici fin octobre, la procédure de sanction ira à son terme », assure le communiqué. La CNCM, en litige depuis deux ans avec les dirigeants d’Arkéa, avait annoncé le 12 octobre le lancement d’une procédure de sanctions à leur encontre, redoutée par une partie des syndicats d’Arkéa, qui craignent de perdre la marque « Crédit Mutuel ». En parallèle à cette procédure, « une étude d’impact indépendante sera menée afin que chacun puisse prendre la pleine mesure des conséquences pratiques d’une sécession du Crédit Mutuel Arkéa, particulièrement pour ses sociétaires, ses salariés et ses clients », ajoute le communiqué de la CNCM. Le Trésor et le régulateur bancaire se sont récemment inquiétés de l’éventualité d’une autonomie d’Arkéa, notamment en matière de coût de refinancement et d’usage de la marque.
Le cumul des mandats au coeur des conflits
Le cumul des mandats de dirigeant de l’organe central et de celui de directeur du CM11-CIC, l’autre branche de la banque mutualiste avec laquelle Arkéa estime être en concurrence, est au coeur du conflit l’opposant à la CNCM. « Ce que nous demandons, c’est d’obtenir le statut d’organe central par une réforme législative que nous appelons de nos voeux depuis des mois », a expliqué le président d’Arkéa, Jean-Pierre Denis, dans un entretien au Monde paru samedi. « La question pourrait être réglée par le superviseur bancaire européen, que j’ai saisi dès 2014 », affirme-t-il, estimant être « quatre fois au-dessus du seuil requis » en termes de bilan pour être un groupe soumis aux critères de supervision en direct par la Banque centrale européenne.
Avec une vingtaine de filiales spécialisées, Arkéa emploie 9.000 personnes dont près de 6.500 en Bretagne.
(Avec AFP)
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