La guerre fratricide se poursuit au sein du Crédit Mutuel. Jean-Pierre Denis, le président du Crédit Mutuel Arkéa, a proposé à la Confédération du Crédit Mutuel une «?séparation ordonnée?».
L’organe central refuse et veut «?préserver l’intégrité territoriale?» du groupe.
C’est un nouvel épisode de la guerre fratricide qui oppose les fédérations du Crédit Mutuel Arkéa (Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central) à la Confédération nationale du Crédit Mutuel, l’organe central à la tête du groupe mutualiste. Un communiqué du groupe indique en effet ce mercredi qu’à l’occasion d’une rencontre le 3 mai dernier entre Nicolas Théry , le président de la Confédération, et Jean-Pierre Denis, le président du Crédit Mutuel Arkéa, ce dernier a proposé une « séparation ordonnée » entre Arkéa et le Crédit Mutuel.
Les conditions de la séparation
Les modalités de cette scission seraient les suivantes : en premier lieu, une reconnaissance par la loi d’un nouvel organe central « Arkéa », ensuite le nouveau groupe s’appellerait « Arkéa » mais ses fédérations et caisses locales continueraient à utiliser l’appellation « Crédit Mutuel », enfin cette séparation passerait par une répartition du territoire entre les deux groupes. Le Crédit Mutuel s’engagerait à ne pas intervenir dans les onze départements couverts par les fédérations de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central et, à l’inverse, les caisses du Crédit Mutuel Arkéa n’interviendraient pas dans le reste du territoire sous le nom « Crédit Mutuel ». En cas d’accord avant le 26 mai, Arkéa retirerait tous ses recours juridiques contre le Crédit Mutuel. A défaut d’accord à cette date, les procédures contentieuses seraient poursuivies par le Crédit Mutuel Arkéa.
« Préserver l’intégrité territoriale du Crédit Mutuel »
Le conseil d’administration de la Confédération du Crédit Mutuel, réuni ce mercredi 18 mai, a clairement fermé la porte à cette scission. Sur la forme, l’organe central a souligné qu’aucune instance représentative du Crédit Mutuel Arkéa (caisses locales, fédérations, caisse fédérale) n’avait adopté de demande formelle de séparation. Et sur le fond, il a réaffirmé « son souhait de préserver l’intégrité territoriale du Crédit Mutuel représenté par la Confédération nationale ».
Le Crédit Mutuel Arkéa a indiqué dans la foulée prendre « acte de ce refus », ne pouvant « que regretter que les tentatives constructives d’ouverture et de dialogue se soldent par un tel rejet ».
Dès lors, dans la mesure où Arkéa est minoritaire en voix au sein du conseil de la Confédération, quelles sont les issues à ce conflit ?
Le divorce peut tout de même intervenir « si le législateur accepte de faire évoluer la loi pour qu’il existe deux Crédits Mutuels. Ou bien si l’organe central décide d’expulser une fédération qui ne se conformerait pas aux règles du groupe.
Dans ce cas, cette fédération ne ferait plus partie du réseau Crédit Mutuel et il faudrait que son agrément soit réexaminé. Cela créerait un énorme contentieux », explique-t-on du côté des pouvoirs publics. Pour l’heure, mandat a été donné à Nicolas Théry de « poursuivre les discussions » avec Arkéa.
Ci-après , le communiqué de presse du Conseil d’administration de la Confédération du Crédit Mutuel du 18 mai :
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