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Les effectifs pourraient baisser à terme de 30 %, selon une étude de Citigroup.
Les réflexions actuelles des banques sur l’utilisation de l’intelligence artificielle ne sont pas sans inquiéter les syndicats : la machine ne risque-t-elle pas, à terme, de supplanter les salariés ? Au Crédit Mutuel, qui s’est engagé dans un projet d’informatique cognitive, on se veut rassurant. « Cela aidera le chargé de clientèle mais ne le remplacera pas. Il devra d’ailleurs apprendre à maîtriser ces outils », a assuré Jean-Marie Frèrejacques, le directeur des ressources humaines de CM-CIC, dans le journal « L’Est agricole et viticole ».
Mais au-delà des nouveaux outils d’assistance aux conseillers clientèle, c’est l’inéluctable automatisation de l’industrie bancaire qui pourrait mettre l’emploi sous forte pression dans les prochaines années.
1,7 million d’emplois en jeu
Selon une étude que vient de publier Citigroup sur la « Disruption numérique », « les agences et les effectifs associés constituent 65 % de la base de coût des activités de détail d’une grande banque, et une large partie de ces coûts peut être supprimée via l’automatisation », alors que les réseaux ferment des points de vente et que « l’avenir de l’agence est davantage dans le conseil que dans les transactions ». La baisse d’effectifs depuis la crise financière a jusqu’à présent été progressive dans les banques européennes et américaines, mais « nous pensons que les effectifs pourraient baisser de 30 % au cours des années 2015-2025 […] principalement en raison de l’automatisation de la banque de détail », estime l’étude de Citigroup. Selon les calculs du « Financial Times », ce seraient ainsi 1,7 million d’emplois qui seraient en jeu.
Les perspectives s’annonceraient particulièrement sombres pour l’Allemagne et la France, qui, selon Citigroup, ont vu le nombre de salariés du secteur bancaire décroître bien moins vite qu’ailleurs, respectivement de 8 et 3 % au cours des dix dernières années. Les marges de manoeuvre seraient donc beaucoup plus importantes pour les banques qui voudront réduire les effectifs, via davantage de numérisation et d’automatisation. Selon l’étude, « le catalysateur de nouvelles réductions d’effectifs pourrait venir du besoin d’améliorer la profitabilité [des banques], dans la mesure où les taux d’intérêt et la croissance vont rester durablement bas ».
V. Ch., Les Echos
@vechocron
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